RASPAIL François-Vincent

Biographie

François-Vincent Raspail est un scientifique et homme politique français, né à Carpentras en 1794 et décédé à Arcueil en 1878. Il est considéré comme le fondateur de la cytochimie et de la médecine populaire, la méthode ou le système Raspail. Il a consacré sa vie à allier ses activités scientifiques, commerciales et politiques.

Raspail a été élevé par un prêtre janséniste, l’abbé Eysséric, qui lui a appris l’histoire naturelle et influencé son idéal républicain. Il a étudié à un séminaire d’Avignon et a enseigné la philosophie et la théologie avant de devenir bibliothécaire et professeur. Il a enseigné dans plusieurs écoles privées à Paris pendant ses études de droit.

Il s’est éloigné de la religion de sa famille pour adhérer à la libre-pensée et devenir franc-maçon. Il a écrit des articles pour le journal libéral La Minerve, critiquant les missionnaires et a été chassé de l’enseignement pour ses pamphlets républicains. Il a écrit un livre qui a provoqué un scandale en 1821, Les Missionnaires en opposition avec les bonnes mœurs.

Il a étudié les sciences naturelles à partir de 1822 et a publié des articles remarquables sur les tissus animaux et végétaux. Il a également adhéré au carbonarisme, un mouvement clandestin organisé en opposition au régime en place, et a été emprisonné plusieurs fois.

En 1830, il participe aux Trois Glorieuses, les trois jours de révolte à Paris qui ont mené à la chute et à l’exil de Charles X. Blessé lors de la lutte, il est décoré de la croix de Juillet pour son acte de bravoure. Il reçoit également le titre de conservateur général du Musée, avec l’appui du nouveau régime. Cependant, il refuse la croix de chevalier de la Légion d’Honneur qui lui est offerte.

Raspail fonde ensuite un journal d’opposition républicain, « Le Réformateur », et préside la Société des Amis du Peuple. Il se préoccupe des questions sociales et dénonce la pénurie et les souffrances de la classe ouvrière. En 1832, il devient célèbre pour son Essai de chimie microscopique et son Nouveau système de chimie organique.

Cependant, la Société des Amis du Peuple est dissoute par le nouveau pouvoir, qui condamne Raspail à quinze mois de prison et à une amende pour « offense au roi ». Il dirige l’association républicaine de défense de la liberté de la presse à Sainte-Pélagie, où les prisonniers politiques sont regroupés. En 1835, l’attentat contre le roi par Giuseppe Fieschi provoque une répression contre les républicains et Raspail est arrêté pour complicité dans cet attentat. Il passe deux ans en prison et cinq ans en surveillance. Il occupe cette période en écrivant le Nouveau Système de botanique, publié en 1837.

Raspail tire parti de son expérience en prison pour écrire sur la vie dans les prisons, dénonçant également le travail dans les manufactures. En 1840, il est expert de la défense lors du procès de Marie Lafarge, accusée d’avoir empoisonné son mari. Sa déposition le rend célèbre auprès du grand public. En 1843, il publie son Histoire naturelle de la santé et de la maladie en trois volumes, qui sont résumés sous la forme d’un manuel intitulé Le Médecin des familles. Il donne également des précisions sur sa théorie parasitaire dans ces ouvrages, qui lui assurent des revenus confortables. Les éditions annuelles, intitulées Manuel annuaire de la santé, ont été publiées de 1845 à 1935.

François-Vincent Raspail est un homme politique français actif lors de la Révolution française de 1848. Le 22 février 1848, il proclame la République et fonde un nouveau journal, L’Ami du peuple. En mai, il prend part à l’invasion de l’Assemblée constitante, lit une pétition en soutien aux insurgés polonais et est arrêté pour participation à des manifestations. Il est condamné à six ans de prison en 1849.

Raspail est élu député de Paris en septembre et se présente à l’élection présidentielle de 1848, ce qui constitue la première candidature socialiste et ouvrière à un niveau national en France, selon Samuel Hayat. Malgré sa candidature en tant que protestation vivante contre le principe de la présidence et le soutien de partisans de la République démocratique et sociale, il ne remporte que 0,51% des voix.

Après sa libération en 1853, Raspail s’exile en Belgique et revient en France en 1863. Il est élu député de Marseille en 1866 et réélu dans les Bouches-du-Rhône en 1869. Il se distingue par ses prises de position radicales contre le régime impérial et par des projets de loi sur la décentralisation, l’impôt unique et progressif et le service militaire obligatoire. Il vote contre la déclaration de guerre à la Prusse en 1870, critique la répression des Versaillais contre la Commune de Paris en 1871 et est à nouveau condamné à deux ans de prison.

Le 12 février 1874, son fils Xavier est condamné pour avoir publié un almanach météorologique prévoyant le temps à venir. François-Vincent Raspail considère que le jury est hostile aux libres-penseurs et exprime son désaccord avec la décision.

En 1876, à l’âge de 82 ans, Raspail est élu député de Marseille. En tant que doyen d’âge, il préside la séance d’ouverture de l’assemblée. Au mois de mai 1877, il signe le manifeste des 363. Il est réélu député en 1877 et plaide en vain pour l’amnistie des communards. Malheureusement, cette amnistie n’intervient qu’après sa mort en 1878. Depuis ses débuts en politique en 1815, Raspail a toujours été en opposition aux régimes en place.

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