L’histoire du cimetière du Père-Lachaise

Le cimetière du Père-Lachaise à Paris, connu internationalement et réputé pour être le dernier repos de nombreuses personnalités, détient une histoire riche et fascinante.

Sur la pente du Mont-aux-Vignes, désormais connu sous le nom de Mont-Louis, en l’honneur du monarque Louis XIII, se trouvait un domaine éloquent, initialement une propriété rustique appartenant à l’Archevêque de Paris, qui finit par être la possession des Jésuites. La « Folie-Régnault », anciennement connue sous le nom de « Champ l’évêque », fut transformée en un lieu de repos et de spiritualité, notamment grâce au Père François d’Aix de La Chaise, confesseur du roi Louis XIV. Il embellit ce lieu d’un château élégant, entouré de jardins sophistiqués, avec le soutien financier du monarque, dans l’année 1676.

Le domaine devint un lieu apprécié pour les retraites spirituelles du Père de La Chaise, contribuant à l’essor du domaine jusqu’en 1762, année où les jésuites furent expulsés de France et le Mont-Louis fut vendu.

Le cimetière du Père-Lachaise tire donc son nom du confesseur du Roi-Soleil, le père François d’Aix de La Chaise, et non en tant que cimetière mais plutôt comme le domaine sur lequel son château fut bâti. La tranquillité du lieu n’aura été interrompue qu’au début du XIXe siècle, lorsque… un défi majeur émergea pour la ville de Paris.

Une loi de 1765 avait interdit les cimetières au sein des villes, pour des raisons sanitaires, entrainant la fermeture du cimetière des Innocents en 1780 et laissant Paris démunie face au besoin impératif d’espaces d’inhumation. Napoléon Bonaparte, alors consul, prit la décision éclairée d’assurer une sépulture digne à chaque citoyen, engendrant la création de nouveaux cimetières dont aussi : Montparnasse, Passy et Montmartre.

Brongniart transforme cet espace et aménage le cimetière

Pour le domaine du Père-Lachaise, sa transformation en cimetière se fera en 1803, lorsqu’il fut acheté par la Ville de Paris. Alexandre-Théodore Brongniart, l’architecte assigné au projet, conçut ce cimetière comme un jardin à l’anglaise, arboré et au relief varié, et l’inaugura le 21 mai 1804.

Cependant, les Parisiens restèrent d’abord réticents à l’idée d’y être enterrés, jugé trop éloigné, et proche de quartiers défavorisés. Les débuts de l’existence du cimetière du Père-Lachaise furent donc difficiles. Les Parisiens ne s’enthousiasmaient pas à l’idée de reposer éternellement en dehors des limites de la ville.

En 1817, une initiative de communication audacieuse fut mise en œuvre : le transfert des restes de figures emblématiques, tels Molière et Jean de La Fontaine, dans ce lieu reculé. Le couple médiéval, Héloïse et Abélard, fut également inhumé avec grandeur.

Le succès fut retentissant, faisant du Père-Lachaise non seulement un lieu de dernier repos prisé, mais également une destination de promenade et de recueillement auprès des illustres défunts.

L’histoire du cimetière du Père-Lachaise s’entrelace donc étroitement avec l’évolution des mentalités et des pratiques funéraires au fil des siècles. De son origine, marquée par la spiritualité jésuite et la noblesse, jusqu’à sa transformation en lieu de mémoire collective, le cimetière du Père-Lachaise reste un espace où l’hommage aux défunts se conjugue avec l’appréciation de la sérénité naturelle et la commémoration d’histoires aussi bien personnelles que publiques.

Le cours de l’histoire du Père-Lachaise fut changé

Ce mouvement provoqua une transformation dans la perception du cimetière. Les Parisiens commencèrent à apprécier ce lieu, désireux de reposer à côté des figures légendaires. Ce qui était au départ une étendue de 17 hectares accueillant une poignée de tombes, se transforma en une nécropole prestigieuse de 43 hectares, hébergeant plus d’un million d’âmes et 70 000 concessions funéraires.

Le Père-Lachaise aujourd’hui

De nos jours, le Père-Lachaise, non seulement le plus vaste cimetière de Paris mais aussi son plus grand espace vert, sert toujours de lieu de recueillement, mais également de mémoire, honorant aussi bien les citoyens ordinaires que les personnages illustres de l’histoire.