Biographie
Charles André Pozzo di Borgo, né en 1764 à Alata près d’Ajaccio et décédé à Paris en 1842, était un homme politique corse et diplomate russe. Il a servi en tant qu’ambassadeur de Russie à Paris de 1814 à 1835. Pozzo venait d’une famille noble corse et est éduqué à Pise. Dans sa jeunesse, il était associé à Napoléon et à Joseph Bonaparte, et en 1789, il étais délégué à l’Assemblée nationale pour demander l’intégration politique de la Corse en France. Plus tard, il sera député de la Corse à l’Assemblée législative.
Lors de son retour en Corse, il était en opposition avec les frères Bonaparte et fût élu procureur-général-syndic. Il et Paoli ont refusé de se soumettre à la Convention et ont accepté l’aide de la Grande-Bretagne. Pendant le protectorat anglais sur la Corse, Pozzo était président du Conseil d’État. Quand Napoléon a envoyé des troupes pour occuper l’île, Pozzo s’est réfugié à Rome puis en Angleterre. Il a accompagné sir Gilbert lors d’une ambassade à Vienne où il a séjourné six ans, et il a également accompagné Alexandre Souvorov en 1799 lors de sa campagne en Italie.
En 1804, sous l’influence du prince Adam Jerzy Czartoryski qui était alors ministre des Affaires étrangères de Russie, il intègre le service diplomatique russe et est nommé conseiller d’État au Conseil des Affaires Étrangères en septembre 1805. Il occupe d’abord le poste de commissaire auprès des Anglo-Napolitains, puis en 1806, il rejoint l’armée prussienne en tant que colonel d’intendance. En 1807, il se voit confier une mission importante à Constantinople, mais la conclusion de l’alliance entre le tsar Alexandre Ier et Napoléon à Tilsitt en juillet interrompt son parcours professionnel, nécessitant une retraite temporaire après la fin de sa mission en Turquie.
Il retourne alors à Vienne, mais Napoléon demande son extradition et Metternich l’expulse de la ville. Il trouve refuge à Londres où il reste jusqu’en 1812. Lorsque Napoléon attaque la Russie, Pozzo est rappelé par Alexandre pour servir l’Armée du Nord et prend part à la campagne de 1813, témoin des batailles de Gross Bereen, Dennewitz et Leipzig. Il s’efforce de semer la zizanie dans la maison Bonaparte et, en mission en Suède, il s’assure de la coopération de Bernadotte contre Napoléon.
À l’entrée des Alliés à Paris, il devient commissaire général du gouvernement provisoire. À la Restauration de la maison de Bourbon, il est nommé ambassadeur de Russie à Paris et cherche à établir une alliance entre le duc de Berry et la grande-duchesse Anna, sœur d’Alexandre.
Pozzo assiste au Congrès de Vienne et, pendant les Cent-Jours, il rejoint Louis XVIII en Belgique avec pour consigne de discuter de la situation avec le duc de Wellington. Le tsar, suivant ses tendances libérales, envisage de donner une voix au peuple français sur leur gouvernement, mais les suggestions de Pozzo rencontrent une forte opposition, le duc refusant toute concession envers ce qu’il considère comme une rébellion. De son côté, à Saint-Pétersbourg, son attachement à la dynastie des Bourbons est considéré comme excessif.
Au cours de ses premières années à Paris, Pozzo travaille sans relâche pour alléger la charge imposée à la France par les Alliés et réduire la durée de l’occupation étrangère. Le gouvernement français lui propose le portefeuille des Affaires Étrangères, il soutient le parti modéré et le ministère du duc de Richelieu, ce qui lui permet de poursuivre ses efforts pour réduire la durée de l’occupation et renforcer la position de la France sur la scène internationale.
Pozzo de Borgo est soudainement transféré à l’ambassade de Londres en 1835. Il y remplace le prince Lieven. Il est conscient que ce transfert est le résultat des manœuvres de factions du gouvernement impérial qui le suspectent d’être partial envers les intérêts français. Au fil du temps à Londres, sa santé se détériore et il décide de se retirer du service diplomatique en 1839 pour retourner à Paris pour y vivre le reste de sa vie. Finalement, il est enterré au cimetière du Père-Lachaise dans la 57e division.