POULENC Francis

Biographie

Francis Poulenc est un compositeur et pianiste français né à Paris en 1899 et décédé en 1963 dans la même ville. Il est le fils de Émile Poulenc, cofondateur des établissements Poulenc frères, qui deviendront plus tard le groupe Rhône-Poulenc, et de Jenny-Zoé Royer, une fille d’artisans parisiens. Sa mère lui a appris à jouer du piano à l’âge de cinq ans. À partir de 1915, il a étudié avec Ricardo Viñes qui l’a présenté à Erik Satie, Claude Debussy et Maurice Ravel.

Il a passé beaucoup de temps à Nogent-sur-Marne chez son grand-père et c’est là que sa sœur est née. Après avoir fréquenté le lycée Condorcet, il a eu une première réussite à l’âge de dix-huit ans lors d’un concert de musique « d’avant-garde » au théâtre du Vieux-Colombier. Cependant, sa Rapsodie Nègre (1917) lui a valu d’être rejeté du Conservatoire de Paris, mais a attiré l’attention d’Igor Stravinsky qui l’a aidé à publier ses premières œuvres.

Grâce à son amie d’enfance Raymonde Linossier, il a fréquenté la Maison des amis des livres, où il a fait la connaissance de Jean Cocteau, Guillaume Apollinaire, Max Jacob et Paul Éluard, qu’il a mis en musique. Il a composé Le Bestiaire ou Cortège d’Orphée (1918), un cycle de mélodies sur des poèmes de Guillaume Apollinaire, et en a confié la première exécution à Suzanne Peignot. À cette époque, il a participé au groupe des Six, un collectif de jeunes compositeurs formé sous l’impulsion de Jean Cocteau et Erik Satie, qui se veut une réaction contre le romantisme, le wagnérisme et le courant impressionniste. Le groupe des Six a créé deux œuvres collectives, un recueil pour le piano et un ballet.

De 1921 à 1925, Poulenc a étudié la composition avec Charles Koechlin, mais il s’est considéré comme un autodidacte, déclarant un jour que « son canon, c’est l’instinct ». Sa première ballet, Les Biches, donné par les Ballets russes de Serge de Diaghilev, avec des décors et des costumes de Marie Laurencin, a eu lieu en janvier 1924.

En 1926, le compositeur francais Francis Poulenc rencontre le baryton Pierre Bernac et lui demande d’interpréter ses chansons gaillardes composées la même année. Pierre devient son interprète fétiche et pour lequel il compose 90 de ses 145 mélodies. Ensemble, ils donnent des récitals de musique française à travers le monde entier, accompagnés par Poulenc au piano, jusqu’en 1959. En 1927, il achète une maison en Touraine, le Grand Coteau, où il se retire pour composer. Cette maison est ouverte à la visite chaque été. En 1928, il écrit le Concert champêtre pour clavecin et orchestre pour la célèbre claveciniste Wanda Landowska, dédiée à son amant, le peintre Richard Chanlaire. En 1932, il crée son Concerto pour deux pianos avec Jacques Février.

La mort de ses amis et la découverte de la foi catholique suite à un pèlerinage à Rocamadour en 1935, influencent son œuvre. Bien qu’il continue à composer des mélodies légères, certaines de ses œuvres deviennent plus sombres et austères, telles que les Litanies à la Vierge noire de Rocamadour pour chœur de femmes et orgue, la Messe en sol majeur pour chœur mixte a cappella, et les Quatre motets pour un temps de pénitence.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Poulenc écrit et compose les Animaux modèles, un ballet plein d’humour créé à l’Opéra de Paris en 1942. Il compose également la musique du film La Duchesse de Langeais en 1942. Cependant, sa cantate Figure humaine sur des textes de Paul Éluard doit attendre 1945 pour être créée à Londres. En 1945, il crée également un conte musical, Histoire de Babar, le petit éléphant. Grâce à son amitié avec la jeune soprano Denise Duval, il confie le rôle principal de son opéra bouffe Les Mamelles de Tirésias à Duval, qui est créé à l’Opéra-Comique en 1947.

En 1958, il compose La Voix Humaine, une tragédie lyrique inspirée par Cocteau et dédiée à son dernier amour Louis Gautier, rencontré en 1957. En 1960-61, il se rend aux États-Unis pour les créations de ses œuvres Les Mamelles de Tirésias et La Voix Humaine. Son Gloria pour soprano solo, chœur mixte et orchestre est créé à Boston par Charles Munch et à Paris par Georges Prêtre en janvier-février 1961. Il publie également un livre sur Emmanuel Chabrier en 1961.

Poulenc décède en 1963 d’une crise cardiaque à son domicile à Paris. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise avec sa nièce Brigitte Manceaux, qui fut sa secrétaire et confidente. Ses deux dernières compositions, la Sonate pour hautbois et piano et la Sonate pour clarinette et piano, sont créées posthumement en avril et juin 1963.

Le critique Claude Rostand a caractérisé Poulenc comme étant à la fois grave en raison de sa foi catholique et insouciant et fantaisiste, en utilisant la formule célèbre « moine ou voyou ». Poulenc décrivait son Gloria, qui a suscité quelques controverses lors de sa création, comme ayant été influencé par les fresques de Benozzo Gozzoli avec des anges qui tirent la langue, ainsi que par les bénédictins graves qu’il a vu jouer au football.

Paris rend hommage à Poulenc avec le square Francis-Poulenc dans le 6ème arrondissement et la place Francis-Poulenc dans le 19ème arrondissement. À Nogent-sur-Marne, le Conservatoire de musique et d’art dramatique Francis Poulenc se trouve dans l’hôtel des Coignard.

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