PLEYEL Ignace Joseph

Biographie

Ignace Joseph Pleyel est un compositeur, éditeur de musique et facteur de pianos français d’origine autrichienne. Né à Ruppersthal près de Vienne en 1757, il a été formé musicalement par son père Martin Pleyl, maître d’école, organiste et sacristain, et par le compositeur Jean-Baptiste Vanhal. Le comte Ladislaus Erdődy l’a soutenu pour étudier auprès de Joseph Haydn à Eisenstadt. Pleyel a été nommé directeur de la musique de cour de son mécène, puis maître de musique et chef d’orchestre à la cour du Prince Esterhazy, et enfin directeur de la musique de la cathédrale de Strasbourg. En 1791, en raison des troubles politiques liés à la Révolution française, il est parti pour l’Angleterre sur invitation des Professional Concerts et y a tenu la tête d’affiche face à Joseph Haydn, son ancien professeur et ami, lors d’un duel musical très populaire. Pleyel a fondé la marque de pianos qui porte son nom puis il fût facteur de pianos du Roi sous la Restauration et la Monarchie de Juillet.

Pendant la Terreur, il comparaît devant le Comité de salut public sept fois mais sauva sa vie grâce à ses compositions, notamment l’hymne fleuve La Révolution du 10 août. Il est fréquemment sollicité pour composer des hymnes lors de fêtes révolutionnaires et a déjà composé en 1791 un Hymne à la liberté avec Rouget de Lisle. Il écrit également les pièces révolutionnaires : La Prise de Toulon, Hymne de Pleyel chanté au Temple de la Raison, Hymne à l’Être Suprême et l’hymne fleuve La Révolution du 10 août ou le Tocsin allégorique. Les révolutionnaires sont enthousiastes et inscrivent cette dernière œuvre au tableau d’honneur des artistes révolutionnaires. Il a probablement contribué à la musique de La Marseillaise, bien que la paternité exacte de la mélodie reste toujours discutée. De retour à Strasbourg, il achète le château d’Ittenwiller à Saint-Pierre.

Après la chute de Robespierre et la fin de la Terreur, avec l’arrivée du Directoire et le retour de la paix en France, il se trouve à Paris en 1795. Sa musique, simple et accessible, est célèbre. Il ouvre une boutique de musique et une maison d’édition musicale dans le quartier de la Chaussée d’Antin. Il élabore également une Méthode pour le piano forte avec Jan Ladislav Dussek, publie certaines de ses œuvres et celles de ses confrères, et crée plus tard une collection de partitions abordables appelée la « Bibliothèque musicale ».

La Maison Pleyel, fondée en 1797, publie environ 4 000 compositions en 39 ans, y compris une édition complète des quatuors à cordes de Haydn (1801) et des œuvres d’Adam, Boccherini, Beethoven, Clementi, Cramer, Dussek, Hummel et Onslow. Afin d’adapter les instruments aux besoins des compositeurs et interprètes, il crée en 1802 son premier piano doté d’un échappement simple où les cordes sont frappées par un marteau plutôt que pincées (comme pour le clavecin). L’idée de l’« échappement double », permettant la répétition rapide d’une note, sera développée plus tard en 1821 par Sébastien Érard pour les pianos Érard. Il crée également un nouveau modèle de piano qui devient populaire pour son toucher doux et sa sonorité. Il devient le plus grand fabricant de pianos de Paris et est célèbre pour sa qualité et son excellence.

En 1805, Ignace Pleyel retourne à Vienne pour s’occuper de ses affaires, consacrant de moins en moins de temps à la composition. Il retrouve son ancien maître Joseph Haydn et écoute Ludwig van Beethoven, un autre élève de Haydn. En 1809, il fonds la manufacture de pianos qui porte son nom. La gestion de ses affaires prend de plus en plus d’importance dans sa vie et sa production musicale en pâtit. Il compose encore quelques duos pour violon et alto en 1812, mais il n’y a aucune trace d’une autre œuvre composée après cette date. En 1810, il est nommé facteur d’instruments du Roi de Westphalie, une première reconnaissance officielle de son travail. En 1824, il commence à confier l’entreprise à son fils Camille qui poursuit ensuite une carrière de concertiste.

La reconnaissance pour son entreprise devient également royale en France, car en 1827 il est désigné comme fabricant de pianos à queues du duc d’Orléans. En 1829, Ignace Pleyel et son fils Camille sont nommés conjointement facteurs de pianos du Roi. En 1831, à la suite de l’avènement de la monarchie de juillet, il est de nouveau nommé à cette charge par le nouveau Roi qui nomme également son fils Camille, facteur de harpes du Roi. En 1788, Ignace Pleyel épouse Françoise-Gabrielle Lefebvre, la fille d’un tisserand de Strasbourg. Le couple a eu quatre enfants, dont le fils aîné Camille. Marie Moke, épouse de Camille, était une pianiste accomplie de son temps. À la fin de sa vie, Ignace Pleyel se retire à Saint-Prix et se consacre au jardinage.

Il meurt en 1831, laissant derrière lui une grande richesse musicale et une entreprise florissante.

Sa tombe familiale se trouve au cimetière du Père-Lachaise. Son fils Camille, qui est devenu à son tour facteur de pianos et de harpes du Roi, poursuit le travail de son père à la tête de la fabrique de pianos Pleyel. Il est également à l’origine de la première salle Pleyel, qui était un des centres de la vie musicale classique à Paris jusqu’en 2015.

La Maison Pleyel continue de publier des partitions et de fabriquer des instruments de musique de qualité jusqu’à ce jour, conservant la mémoire de son fondateur et de son apport considérable à la musique française et mondiale.

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