Qui est Jean-François Champollion ?
Date de naissance : 23 décembre 1790 (Figeac, France).
Date du décès : 4 mars 1832 (Paris, France) à 41 ans.
Activité principale : Scientifique, Conservateur du musée égyptien du Louvre.
Où est la tombe de Jean-François Champollion ?
La tombe est située dans la division 18
Biographie de Jean-François Champollion
Père de l’égyptologie moderne, Jean-François Champollion est à la fois un scientifique éminent et un égyptologue passionné, qui le convertissent sans doute en l’un des esprits les plus brillants du XIXe siècle. D’enfant prodige à scientifique érudit, il est à l’origine du tout premier système de déchiffrage des hiéroglyphes, ainsi que de nombreux ouvrages sur l’Égypte Ancienne. Malgré une courte, mais prolifique carrière, Jean-François Champollion aura su ouvrir les portes d’une civilisation passionnante, et qui est – encore aujourd’hui – loin d’avoir livré tous ses mystères.
Jean-François Champollion, enfant prodige des langues anciennes
Jean-François Champollion, aussi appelé Champollion le Jeune, naît le 23 décembre 1790 à Figeac, dans le Lot, au sein d’une famille de sept enfants dont il est le cadet. Il fait rapidement preuve d’une vivacité d’esprit et d’une intelligence hors du commun, en apprenant à lire seul grâce aux ouvrages de la librairie de son père. Mais l’enfant prodige s’intègre mal au système scolaire classique de l’époque, ce qui pousse son frère aîné, Jacques-Joseph, à le prendre sous son aile pour l’aider à développer ses connaissances.
Passionné d’histoire et d’archéologie, Jacques-Joseph fait venir le tout jeune Jean-François à Grenoble, où il réside et bénéficie d’une certaine influence auprès de la petite et moyenne bourgeoisie locale. L’objectif, pour le frère aîné, est de prendre en main l’éducation de son cadet pour en faire un étudiant brillant. Mais il est vite dépassé par le génie débordant de son petit frère, et confie alors à un abbé la tâche de lui enseigner l’art des langues anciennes. Le jeune Jean-François se prend de passion pour ces langages, à tel point qu’à 9 ans, il est déjà capable de maîtriser le latin et le grec. À 13 ans, il parle également l’hébreu et l’arabe. En 1804, à 14 ans, Champollion décroche haut la main le concours d’entrée au Lycée Impérial de Grenoble. Malgré le style militaire de l’établissement, l’enseignement qu’il reçoit lui permet d’étendre ses connaissances des langues anciennes, auxquelles il ajoute notamment le syriaque et le chaldéen.
En parallèle, il s’intéresse aux travaux de son archéologue de frère, alors plongé dans l’écriture de la Description de l’Égypte, un recueil de recherches faisant suite à l’Expédition d’Égypte de 1799. Grâce à lui, il parvient à obtenir une copie des inscriptions de la célèbre pierre de Rosette, qu’il cherche alors à déchiffrer. Mais c’est une rencontre, celle d’un moine grec passionné par l’Égypte Ancienne, qui scellera définitivement, à seulement 15 ans, l’intérêt du jeune Champollion pour les hiéroglyphes anciens.
Persuadé que la compréhension de ces symboles oubliés est conditionnée par l’apprentissage de langues qui leur sont proches, le jeune homme quitte Grenoble pour Paris, afin d’étendre ses recherches. Étudiant au prestigieux Collège de France, il approfondit encore ses compétences linguistiques, en étudiant le copte et l’éthiopien. L’enfant prodige se convertit rapidement en éminent spécialiste du copte en Europe, ce qui le pousse à se pencher sur la Pierre de Rosette et les papyrus anciens.
La Pierre de Rosette et les premières révélations
L’étude des hiéroglyphes est un travail de longue haleine, auquel le jeune passionné s’adonne sans rechigner. À cette époque, Champollion a tout juste 18 ans, et vient d’intégrer l’Université de Grenoble où il exerce en tant que professeur d’histoire. Ses recherches sur la civilisation égyptienne ne sont pas mises de côté pour autant, et la Pierre de Rosette, ramenée d’Égypte par les troupes napoléoniennes va désormais concentrer toute son attention.
Le document, qui comporte des écrits en grec et en égyptien, lui permet de formuler deux hypothèses qui s’avéreront fondamentales pour l’étude future des hiéroglyphes. Ainsi, en 1808, il suppose, par analogie avec des dialectes coptes, que l’écriture égyptienne ne comporte aucune voyelle. En 1810, il suggère également que les signes sont en réalité une double écriture à la fois idéogramme (qui exprime une idée concrète) et phonogramme (qui exprime un son phonétique).
Malgré ces découvertes capitales, Champollion et son frère aîné sont victimes de leur trop grande proximité avec l’Empereur. En conséquence, peu à peu mis à l’écart de l’élite politique et académique de 1816, ils sont tous deux contraints de s’exiler à Figeac, sur les terres de leur enfance, après la Seconde Restauration. Ses recherches sur les hiéroglyphes de l’Égypte Ancienne sont alors momentanément interrompues.
Les années 1820, et la consécration tant espérée
Après un bref retour sur Grenoble, où il peine encore à s’imposer en raison de ses opinions anti-royalistes, Jean-François Champollion s’installe de nouveau à Paris en 1821 pour y peaufiner ses recherches. Les années qui suivent sont synonyme de consécration pour le scientifique, qui voit, après des années de labeur et de passion, ses travaux reconnus non seulement par ses pairs, mais aussi par le Pape et le Roi de France en personne.
En effet, après un voyage d’étude en Italie, qui l’amènera à visiter la collection égyptienne du roi de Piémont-Sardaigne, Champollion parvient à déchiffrer plusieurs sigles hiéroglyphiques, comme le nom du Pharaon Ptolémée V sur la Pierre de Rosette ou l’inscription Cléopâtre sur l’Obélisque de Philae. Travailleur infatigable, il élabore, au prix de recherches épuisantes, un brillant tableau explicatif de plusieurs hiéroglyphes. Des travaux sans relâche, qui n’auront de cesse de détériorer l’état de santé déjà fragile de l’égyptologue, à tel point que le 14 septembre 1822, il souffre d’une première attaque bénigne.
Loin de mettre un frein à ses ambitions, Champollion informe, à peine quelques jours plus tard, l’Académie des inscriptions et belles-lettres de ses découvertes relatives au système de déchiffrement des hiéroglyphes. Cela aboutit, en 1824, à la publication du Précis du Système Hiéroglyphique des Anciens Égyptiens, un ouvrage qui marque les grands débuts de l’égyptologie moderne.
Devenu en 1826 conservateur – chargé des collections égyptiennes – au musée du Louvre, il jouit d’une influence grandissante à la Cour, de telle sorte qu’il parvient à convaincre le Roi Charles X d’acheter plusieurs œuvres et monuments majeur(e)s de la civilisation égyptienne, comme – entre autres – le célèbre Obélisque de la Place de la Concorde. Ce dernier arrive, en grandes pompes, à Paris, en décembre 1833 (un an après la mort du scientifique).
Les dernières années de Jean-François Champollion
En parallèle, Jean-François Champollion réalise enfin son rêve d’enfant . En effet, après plus de 20 ans de travaux théoriques, il embarque pour l’Égypte afin de participer à l’Expédition de 1828. Ce voyage lui donnera l’occasion de vérifier en personne les nombreuses déductions qu’il avait formulées sur les hiéroglyphes. Empli d’émotion, il reviendra d’Égypte avec un nombre incalculable de notes, documents et objets antiques, qu’il mettra à profit pour publier quatre nouveaux ouvrages et achever son dictionnaire égyptien – lequel sera publié par son frère à titre posthume.
Car, le voyage de sa vie marquera aussi la fin d’un brillant scientifique, une éminence qui aura consacré son existence – et sa santé – à sa passion pour les hiéroglyphes. Épuisé par ses travaux, et sa chaire d’Antiquité égyptienne obtenu au Collège de France, Jean-François Champollion s’éteint en effet le 4 mars 1832, terrassé par une crise cardiaque, cette fois fatale. Cela dit, les hypothèses vont bon train concernant la mort de l’égyptologue. Selon la théorie la plus répandue, Champollion était alors atteint d’une affection chronique contractée lors de son voyage en Égypte, même si d’autres soupçonnent néanmoins la maladie de Charcot. Quoi qu’il en soit, à 41 ans, l’éminent spécialiste laisse derrière lui une nouvelle discipline passionnante, et de nombreux ouvrages de référence.
Le monument funéraire de Jean-François Champollion au Père-Lachaise
La tombe de Jean-François Champollion, se distingue par son évocation de l’Égypte ancienne au cœur du Père-Lachaise. Surmontée d’un obélisque, symbole fort de l’Égypte pharaonique, cette sépulture rend hommage à l’héritage et à la passion de Champollion pour cette civilisation.
Les obélisques, généralement taillés dans un seul bloc de pierre, se caractérisent par leur forme allongée et leur sommet pyramidion. Ils étaient érigés par paires à l’entrée des temples et sont considérés comme des pierres de benediction, captant les rayons du soleil. Les obélisques étaient souvent gravés de hiéroglyphes qui racontaient les hauts faits des pharaons ou rendaient hommage aux divinités, en particulier au dieu du soleil, Rê (ou Râ). Leur présence sur la tombe de quelqu’un comme Jean-François Champollion, décrypteur des hiéroglyphes et père de l’égyptologie, symboliserait donc profondément son lien avec l’Égypte ancienne et son œuvre.