Biographie
Paul Vaillant-Couturier est né le 8 janvier 1892 à Paris. Il était le fils d’un pharmacien et d’une institutrice. Il a grandi dans une famille bourgeoise, mais avec des idées progressistes. Il a étudié à l’École Normale Supérieure de Lyon, où il a rencontré des personnalités importantes de l’intelligentsia française.
Il a commencé sa carrière comme journaliste et écrivain, mais il a rapidement été attiré par le mouvement communiste. Il a adhéré au Parti Communiste Français en 1921, et est devenu l’un de ses leaders les plus importants. Il a participé à la fondation de l’Humanité, le journal communiste, et en a été le rédacteur en chef pendant de nombreuses années.
Vaillant-Couturier était aussi un homme passionné d’art et de littérature. Il a écrit des pièces de théâtre, des romans, des poèmes et des essais. Il a été un défenseur de l’avant-garde artistique, et a soutenu des artistes tels que Picasso et Modigliani.
Paul Vaillant-Couturier a commencé sa carrière en suivant ses aspirations littéraires et artistiques. Il a participé à la revue anarchique « Les Actes des poètes » en compagnie d’autres talents tels qu’Albert-Jean, René Bizet et Monique. Cette revue, créée en 1909, comprenait 12 numéros. Il a également écrit un recueil de poèmes intitulé « La Visite du berger » en 1912 et 1913, ainsi que deux pièces de théâtre qui ont été jouées en province. Il a même expérimenté l’opéra en créant « L’Auréole » un poème sur la conversion du père de l’église Saint-Augustin, mis en musique par le compositeur Édouard Trémisot, et joué à Nice en 1913.
Paul Vaillant-Couturier a participé à la Première Guerre mondiale pour toute la durée du conflit, étant démobilisé en octobre 1918. Il est entré dans la guerre en tant que dandy et croyant, mais en est sorti pacifiste et socialiste. Il a été mobilisé en 1914 en tant que deuxième classe dans l’infanterie où il a servi jusqu’en 1916. Il a ensuite décidé de changer d’arme, il est entré dans l’artillerie d’assaut et a terminé la guerre comme sous-lieutenant. Il a vécu la guerre de tranchées sur le front en Champagne, il a été blessé une première fois par un éclat d’obus en septembre 1915, au début de la grande offensive de Champagne. Il a été blessé une seconde fois en juillet 1918 par les gaz, à bord de son char. Ces expériences de guerre l’ont inspiré pour écrire des pages critiques et sombres dans son livre « Lettres à mes amis » publié en 1919.
Il est élu député de la 1re circonscription de Paris en 1919.
En parallèle à ces activités littéraires, il s’est consacré à la peinture et a exposé ses aquarelles en compagnie de son ami Jean d’Espouy au Salon des artistes français. En 1930, il a présenté une deuxième exposition regroupant une quarantaine de toiles, réalisées en partie lors de ses emprisonnements en 1928 et 1929.
Paul Vaillant-Couturier a été un militant engagé dans de nombreux domaines, à la fois dans l’écriture, l’art et les luttes sociales et politiques. Il a participé à la Première Guerre mondiale en tant que soldat, mais ces expériences l’ont conduit à devenir pacifiste et socialiste. Il a également mené des enquêtes sur la France dans les années 1930, abordant des thématiques telles que les jeunes et la crise économique, la famille et l’aviation populaire. Ces enquêtes ont été publiées dans « Le Malheur d’être jeune » et ont été évoquées par Louis Aragon en 1976. Il a également fondé l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR) en 1932, qui a contribué au mouvement de Front populaire dans les milieux intellectuels. Il a été un défenseur de l’Union Soviétique, mais il n’était pas toujours d’une grande souplesse et ne faisait pas preuve d’une grande ouverture politique lorsque la pseudo-vérité sur l’URSS était mise en doute publiquement en France.
Il a été un militant engagé pour les droits des travailleurs et pour l’égalité des sexes. Il a également été un fervent défenseur de l’Union Soviétique, et a participé à de nombreux débats sur la politique étrangère de l’URSS.
Il est mort subitement le 10 octobre 1937 à 45 ans, à Paris. Il a été honoré par le Parti Communiste Français pour son engagement en faveur de la cause communiste et pour son travail en tant qu’écrivain et artiste. Ses oeuvres continuent d’être étudiées et appréciées aujourd’hui.
Paul Vaillant-Couturier était extrêmement populaire dans tous les milieux. Ses funérailles ont attiré une foule considérable d’environ plusieurs centaines de milliers de personnes. Cela était l’une des dernières manifestations unitaires qui ont vu des hommes et des femmes appartenant à toutes les composantes du Front populaire se réunir ensemble. Le cortège funèbre a traversé tout l’est de Paris, allant de la Maison des Syndicats, avenue Mathurin-Moreau, jusqu’au cimetière du Père Lachaise où il a été enterré à côté de la tombe d’Henri Barbusse, en face du Mur des Fédérés. Vaillant-Couturier avait acheté une concession au cimetière de son village ariégeois, Sainte-Croix-Volvestre, et comptait s’y faire enterrer aux côtés de sa mère et de son père. Il est le premier dirigeant du Parti communiste à recevoir cet honneur.
Bibliographie
- La Vie ardente de Paul Vaillant-Couturier : quelques images de sa mémoire radieuse, Éditions de L’Humanité, 1937
- Fernande Bussières, Paul Vaillant-Couturier ou histoire d’une amitié, Éditions Subervie, 1979.
- Jean Maitron (Dir.), Dictionnaire biographique du Mouvement Ouvrier Français, Éditions de l’Atelier, 1994. Notice rédigée par Annie Burger-Roussennac.
- Jean-Michel Leterrier, Paul Vaillant-Couturier : responsabilité politique et imagination culturelle, Éditions Les points sur les i, 2007.
- René Ballet, Choix de textes de Paul Vaillant-Couturier, Éditions du Réveil des combattants, 1992.
- Paul Vaillant-Couturier : l’humanité libre, L’Humanité, Hors-série du 3 juillet 2012.
- Jean-Paul Loubes, Paul Vaillant-Couturier, essai sur un écrivain qui s’est empêché de l’être, éditions du Sextant, Paris, 2013.