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TARO Gerta

Qui est Gerta Taro ?

Date de naissance : 1er août 1910 (Stuttgart, Allemagne).
Date du décès : 27 juillet 1937 (L’Escurial, Espagne) à 26 ans.
Activité principale : Photojournaliste allemande connue pour ses reportages sur la guerre d’Espagne, compagne du photographe Robert Capa.
Nom de naissance : Gerta Pohorylle.
Pseudonyme : Gerta Taro.

Où est la tombe de Gerta Taro ?

La tombe est située dans la division 97

Père-Lachaise PLAN des divisions

Biographie de Gerta Taro

Née dans une famille de petits commerçants juifs émigrés de Galicie, Gerta Pohorylle grandit dans un environnement modeste mais émaillé d’art et de culture. Suite à des difficultés financières, sa famille est contrainte de s’installer à Leipzig aux alentours de 1930.

C’est dans cette ville qu’elle croise le chemin de Georg Kuritzke, un étudiant en médecine, qui attise ses prédispositions révolutionnaires. En 1933, après s’être engagée aux côtés de divers groupes de gauche anti-nazis, Gerta est arrêtée pour distribution de propagande et fait face à la dure réalité carcérale. Face à l’escalade de la répression politique, elle est poussée à l’exil hors d’Allemagne, la même année.

Elle pose ses valises à Paris en fin d’année 1933, accompagnée de son amie Ruth Cerf. Dans cette France secouée par la Grande Dépression, Gerda peine à trouver un emploi stable et se contente de postes occasionnels de secrétaire. Elle passe une large portion de son temps dans les cafés du quartier Montparnasse, en particulier Le Dôme, prisé par les artistes et intellectuels de l’époque.

Elle y anime le groupe Leipziger Kreis aux côtés de Trudel Frank-Fromm, Ruth Cerf et Willi Chardack, un groupe se retrouvant au café Capoulade sur le boulevard Saint-Michel, auquel se joignent les membres exilés du S.A.P (Parti socialiste ouvrier d’Allemagne).

Par la suite, elle devient assistante à l’agence Alliance-Photo, fondée par Maria Eisner, Pierre Verger et Pierre Boucher en 1934.

En 1935, Gerda Taro croise le destin du photographe hongrois Endre Ernő Friedmann, avec qui elle partage à la fois sa vie professionnelle et sentimentale. Elle facilite son entrée à Alliance-Photo.

Malgré leurs efforts, leur carrière peine à décoller jusqu’à l’ingénieux subterfuge imaginé par Taro. Elle crée pour Friedmann l’alter ego d’un « photographe américain », baptisé Robert Capa, et se réinvente sous le nom de Gerda Taro. Excellente promoteuse, elle assure avec brio la diffusion des œuvres de son partenaire auprès des médias. Le 4 février 1936 marque sa première accréditation presse, délivrée par A.B.C.-Press-Service, une agence photographique basée à Amsterdam.

À l’éclatement de la guerre d’Espagne, Taro et Capa se joignent aux Brigades internationales, couvrant en tant que photographes de guerre les luttes des combattants républicains.

Même si leurs œuvres sont conjointement signées, la renommée mondiale tend à favoriser Capa, laissant le travail de Taro dans l’ombre. Cette dernière décide alors de prendre son envol en solo, couvrant le bombardement de Valence et commercialisant son travail sous son propre nom.

Au cours de l’intense bataille de Madrid, Gerda Taro est tragiquement percutée par un char républicain près de Brunete, succombant à ses blessures le lendemain, le 26 juillet 1937, à l’hôpital de l’Escurial. Ses amis, le poète Rafael Alberti et son épouse María Teresa León, identifient le corps. Dans le même véhicule que Gerda, Ted Allan, correspondant de la Federated Press et du Clarion de Toronto, se trouve également, avec une jambe fracturée.

« Notre photoreporter Gerda Taro a trouvé la mort près de Brunete, où elle couvrait la bataille. Un char républicain a percuté la voiture sur le marchepied de laquelle elle se tenait pour quitter le village désormais entre les mains des insurgés. »

(Notice nécrologique parue dans la revue « Ce soir »).

Noticias sobre la muerte de Gerda Taro

Elle devient la première femme photojournaliste à perdre la vie dans l’exercice de ses fonctions.

Son enterrement, au cimetière du Père-Lachaise le 1er août 1937, se transforme en une grande manifestation antifasciste, avec des milliers de personnes présentes. Pablo Neruda et Louis Aragon prononcent son éloge funèbre. Sa sépulture, située près du mur des Fédérés, est ornée d’une simple vasque et du faucon Horus, symbole de lumière et de résurrection, sculpté par Alberto Giacometti à la demande d’Aragon. Sa tombe sera plus tard profanée par les nazis en 1942.

En septembre 1937, lors de sa première visite à New York, Robert Capa convainc, avec le soutien de son agent Léon Daniel, les éditions Covici-Friede de publier Death in the Making, une collection d’une centaine de leurs photos prises en Espagne. Les œuvres présentées, réalisées ensemble ou séparément entre août 1936 et juillet 1937, avaient été commandées par les magazines Vu et Regards, ainsi que par le quotidien Ce Soir, dirigé par Louis Aragon. L’ouvrage est publié début 1938. Plus tard, Pierre-François Moreau et Jean-Michel Thénard reviennent sur cet épisode dans leurs romans respectifs, publiés en 2018 et 2023.

Le monument funéraire de Gerta Taro au Père-Lachaise

Père-Lachaise - Division 97 - Taro 03