Biographie
Melchior Frédéric Soulié était un écrivain, auteur de théâtre, critique et journaliste français né le 23 décembre 1800 à Foix et mort le 23 septembre 1847 à Bièvres. Il est considéré comme l’un des quatre grands feuilletonistes de la monarchie de Juillet, aux côtés d’Honoré de Balzac, Eugène Sue et Alexandre Dumas. Il était très productif et populaire de son temps, avec des œuvres telles que Les Mémoires du Diable et La Closerie des genêts qui ont connu un grand succès. Aujourd’hui, il est presque inconnu.
Sa naissance a laissé sa mère infirme. Son père, François Melchior Soulié, enseignait la philosophie à l’université de Toulouse avant de s’engager dans l’armée en 1792 et atteindre le grade d’adjudant-général. Il fut contraint de quitter l’armée pour raison de santé et entra dans l’administration des finances. Frédéric a vécu avec sa mère à Mirepoix jusqu’à l’âge de 4 ans, il a ensuite suivi son père lors de ses mutations à Nantes en 1808 et Poitiers en 1815 où il a terminé ses études secondaires. Son père fut destitué en raison de son soutien à Napoléon, ils se sont rendus à Paris où Frédéric a étudié le droit. Il a été expulsé pour avoir signé des pétitions libérales et pour avoir pris part à une révolte contre le doyen, il a alors terminé ses études de droit sous surveillance policière à Rennes où il a été accusé de carbonarisme. Il a rejoins son père à Laval après ses études et a travaillé d’abord avec lui avant de rejoindre lui-même l’administration. En 1824, son père ayant été mis à la retraite pour avoir voté mal aux élections, Frédéric démissionna de l’administration.
Frédéric Soulié et son père décidèrent de s’installer à Paris. Frédéric y publia ses poèmes sous le titre « Amours françaises » et se fit des relations dans le milieu littéraire. Pour subvenir à ses besoins, il devint directeur d’une scierie mécanique. Il traduisit et adapta une pièce de Shakespeare, « Roméo et Juliette », qui eut du succès lors de sa représentation à l’Odéon en 1828. Cependant, sa pièce suivante, « Christine à Fontainebleau » connut un échec. Il devint alors journaliste et écrivit des nouvelles. Il reparut au théâtre en 1830 avec « Une Nuit du duc de Montfort » qui eut plus de succès et lui rapporta plus d’argent que ses précédentes pièces. Il combattit lors de la révolution de 1830 et reçut la Croix de Juillet. Il continua d’écrire pour divers journaux et de nouvelles pièces, mais « La Famille de Lusigny » fut son dernier succès. Il refusa une offre d’emploi en Algérie de la part de son oncle et refusa également une proposition de poste au Conseil d’Etat pour se consacrer à sa carrière littéraire.
Frédéric Soulié, écrivain talentueux, a conçu l’idée des Mémoires du diable qui a rapidement acquis une grande renommée. Cette œuvre dépeint la société de manière hideuse et atroce, mettant en avant les mauvaises passions humaines sous les dehors trompeurs du bien et du mal. Cette publication l’a propulsé au sommet de la gloire littéraire. Il a également publié de nombreux romans et pièces de théâtre qui ont tous connu un grand succès. Il a également collaboré à de nombreux journaux et recueils de littérature de cette époque.
Frédéric Soulié succomba à une maladie cardiaque après trois mois de souffrances. Il est décédé dans sa maison de campagne à Bièvres le 23 septembre 1847. Ses obsèques ont été largement assistées le 27 septembre à l’église Sainte-Élisabeth du Temple et il a été inhumé au cimetière du Père-Lachaise, où Victor Hugo a prononcé un discours et où Alexandre Dumas, bouleversé, a pleuré.
