SIGNORET Simone

Biographie

Simone Signoret, née Kaminker, était une actrice et écrivaine française décédée le 30 septembre 1985 à Autheuil-Authouillet. Elle a remporté plusieurs récompenses prestigieuses pour ses performances cinématographiques, notamment le prix d’interprétation féminine du Festival de Cannes en 1959, l’Oscar de la meilleure actrice en 1960 pour son rôle dans Les Chemins de la haute ville, et le César de la meilleure actrice en 1978 pour La Vie devant soi. Elle a été mariée à Yves Allégret, avec qui elle a eu une fille, et à Yves Montand jusqu’à sa mort.

Simone Signoret est née à Wiesbaden, Allemagne, fille aînée d’André Kaminker, traducteur et interprète d’origine polonaise et juive, et de Georgette Signoret, française dont le père était marseillais. Elle était la soeur aînée d’Alain et Jean-Pierre.

La famille Kaminker s’installa à Paris en 1923. Pendant l’entre-deux-guerres, le père de Simone, André Kaminker, était journaliste au Poste parisien et traduisait des discours d’Hitler en direct pour la radio française. Simone étudia les matières classiques au lycée, où elle était amie avec Corinne Luchaire, qui abandonna ses études pour devenir actrice. Pendant la guerre, la famille se réfugia en Bretagne. Simone étudia au lycée de Vannes et eut Lucie Aubrac pour professeur d’histoire pendant quelques mois en 1940.

En 1940, André Kaminker rejoint la France libre à Londres et devient speaker à Radio Brazzaville. De retour à Paris, Simone doit travailler pour aider sa mère. Elle est embauchée comme assistante personnelle de Jean Luchaire, un partisan de la collaboration, mais quitte son emploi pour se consacrer au cinéma. Elle utilise le nom de scène de Signoret et fait de la figuration dans plusieurs films. En 1943, elle rencontre le réalisateur Yves Allégret avec qui elle a une fille et se marie en 1948. Elle quitte Allégret pour épouser Yves Montand en 1951. En 1946, elle obtient le prix Suzanne-Bianchetti de la révélation pour son rôle dans le film Macadam et Allégret lui offre ses premiers rôles importants dans Dédée d’Anvers en 1948 et Manèges en 1950.

Simone Signoret est devenue une star grâce à des films tels que Casque d’or de Jacques Becker en 1951, Thérèse Raquin de Marcel Carné en 1953 et Les Diaboliques d’Henri-Georges Clouzot en 1954. Elle et son mari Yves Montand ont acheté une propriété en Normandie où des artistes et intellectuels se réunissaient régulièrement. Ils étaient considérés comme « compagnons de route » du Parti communiste, mais ont pris leurs distances après avoir été déçus par la réalité des pays du « socialisme réel » lors d’une tournée de Yves Montand en 1957.

En 1959, Simone Signoret et son mari Yves Montand, tous deux acteurs célèbres en France, ont décidé de tenter leur chance aux États-Unis. Ils ont fréquenté des personnalités comme Arthur Miller, qui venait d’épouser Marilyn Monroe. Cette dernière avait insisté pour que Montand joue dans son prochain film, Le Milliardaire, réalisé par George Cukor. Pendant ce temps, Simone Signoret a remporté l’Oscar de la meilleure actrice pour son rôle dans Les Chemins de la haute ville, devenant ainsi la première actrice française à remporter ce prix prestigieux. Cependant, lorsque les deux acteurs sont rentrés en France, une idylle s’est développée entre Yves Montand et Marilyn Monroe. Bien que cette relation ait été révélée par la presse américaine, Montand est revenu vers sa femme après la promotion du film. Plus tard, lorsqu’un journaliste a abordé ce sujet avec Simone Signoret, elle a déclaré qu’elle regrettait seulement que Marilyn Monroe n’ait jamais su qu’elle ne lui en voulait pas. En septembre 1960, Simone Signoret a signé la « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie », également connue sous le nom de Manifeste des 121. Cette déclaration était un appel à la fin de la guerre d’Algérie et à la reconnaissance du droit à l’insoumission pour ceux qui refusaient de combattre dans cette guerre. Elle a été signée par de nombreuses personnalités françaises, dont des artistes, des intellectuels et des politiques. Cette déclaration a reflété les convictions de Simone Signoret en matière de politique et de justice sociale, et a renforcé sa réputation en tant qu’actrice engagée et militante.

En dépit des hauts et des bas de sa carrière, Simone Signoret est restée une actrice respectée et admirée tout au long de sa vie. Elle a continué à jouer dans des films importants, tels que La Vie devant soi, pour lequel elle a remporté le César de la meilleure actrice en 1978, et elle a également écrit des livres, notamment une autobiographie intitulée Nostalgia Isn’t What It Used To Be.

Dans les années 1970, Simone Signoret a joué dans de nombreux films, notamment L’Aveu de Costa-Gavras en 1970, L’Armée des ombres de Jean-Pierre Melville en 1969, Le Chat avec Jean Gabin, La Veuve Couderc avec Alain Delon, Les Granges Brûlées avec Delon encore, tous réalisés par Pierre Granier-Deferre en 1971, ainsi que dans des films de la nouvelle génération de réalisateurs tels que Patrice Chéreau dans La Chair de l’orchidée en 1975 et Judith Therpauve en 1978 et Alain Corneau dans Police Python 357 en 1976. En 1978, son rôle de Madame Rosa dans La Vie devant soi lui a valu le César de la meilleure actrice et le film remporte l’oscar du meilleur film en langue étrangère. Elle a également tourné pour la télévision dans la série Madame le Juge la même année.

A partir de 1981, Simone Signoret a connu des problèmes de santé graves, causés par sa consommation de tabac et d’alcool. Elle a subi une première opération de la vésicule biliaire, puis est devenue progressivement aveugle à cause de la cataracte. Ses apparitions à l’écran se sont faites rares. Elle est morte d’un cancer du pancréas en 1985 et fût inhumée au cimetière du Père-Lachaise, aux côtés de son mari Yves Montand qui décèdera 6 ans plus tard.

Elle a écrit plusieurs ouvrages, dont une autobiographie et un roman. Sa fille Catherine Allégret est devenue actrice et plusieurs de ses petits-enfants ont travaillé dans le milieu de la télévision.

Cinéma

  • 1942 : Le Prince charmant de Jean Boyer : figurante
  • 1942 : Boléro de Jean Boyer : une employée de la maison de couture
  • 1942 : Les Visiteurs du soir de Marcel Carné : une demoiselle du château (non créditée)
  • 1942 : Le Voyageur de la Toussaint de Louis Daquin : figurante
  • 1942 : Le Bienfaiteur de Henri Decoin : l’employée du journal local
  • 1943 : Adieu Léonard de Pierre Prévert : la gitane (non créditée)
  • 1944 : L’Ange de la nuit d’André Berthomieu : une étudiante (non créditée)
  • 1944 : Béatrice devant le désir de Jean de Marguenat : Liliane Moraccini
  • 1944 : Service de nuit de Jean Faurez : une danseuse à la taverne
  • 1944 : Le mort ne reçoit plus de Jean Tarride : la maîtresse de Firmin
  • 1945 : La Boîte aux rêves d’Yves Allégret et Jean Choux : une femme
  • 1946 : Les Démons de l’aube d’Yves Allégret : Lily, la cabaretière
  • 1946 : Le Couple idéal de Bernard Roland : Annette
  • 1946 : Macadam de Marcel Blistène et Jacques Feyder : Gisèle
  • 1947 : Fantômas de Jean Sacha : Hélène
  • 1947 : Les Guerriers dans l’ombre (Against the Wind) de Charles Crichton : Michèle
  • 1947 : Dédée d’Anvers d’Yves Allégret : Dédée
  • 1948 : Impasse des Deux-Anges de Maurice Tourneur : Anne-Marie / Marianne
  • 1949 : Suzanne et son marin (Swiss Tour) de Leopold Lindtberg : Yvonne
  • 1950 : Manèges d’Yves Allégret : Dora
  • 1950 : La Ronde de Max Ophüls : Léocadie, la prostituée
  • 1950 : Le Traqué (Gunman in the Streets) de Boris Lewin et Franck Tuttle : Denise Vernon
  • 1951 : Ombre et Lumière d’Henri Calef : Isabelle Leritz
  • 1951 : Casque d’or de Jacques Becker : Marie dite « Casque d’or »
  • 1951 : Sans laisser d’adresse de Jean-Paul Le Chanois : une journaliste
  • 1953 : Thérèse Raquin de Marcel Carné : Thérèse Raquin
  • 1954 : Les Diaboliques d’Henri-Georges Clouzot : Nicole Horner
  • 1956 : La Mort en ce jardin de Luis Buñuel : Djin
  • 1957 : Les Sorcières de Salem de Raymond Rouleau : Élisabeth Proctor
  • 1959 : Les Chemins de la haute ville (Room at the Top) de Jack Clayton : Alice Aisgill
  • 1960 : Adua et ses compagnes d’Antonio Pietrangeli : Adua Giovannetti
  • 1961 : Les Mauvais Coups de François Leterrier : Roberte
  • 1961 : Les Amours célèbres, sketch Jenny de Lacour de Michel Boisrond : Jenny de Lacour
  • 1962 : Le Verdict (Term of Trial) de Peter Glenville : Anna
  • 1962 : Le Jour et l’Heure de René Clément : Thérèse Dutheil
  • 1963 : Le Jour le plus court (Il Giorno piu corto) de Sergio Corbucci : Contadina
  • 1963 : Dragées au poivre de Jacques Baratier : Madame Geneviève
  • 1963 : Le Joli Mai de Chris Marker (documentaire) : narratrice
  • 1965 : Compartiment tueurs de Costa-Gavras : Éliane Darrès
  • 1965 : La Nef des fous (Ship of Fools) de Stanley Kramer : la Comtesse
  • 1966 : Paris brûle-t-il ? de René Clément : la patronne de bistrot
  • 1966 : M15 demande protection (The Deadly Affair) de Sidney Lumet : Elsa Fennan
  • 1967 : Le Diable à trois (Games) de Curtis Harrington : Lisa Schindler
  • 1968 : Mister Freedom de William Klein : elle-même
  • 1968 : La Mouette (The Sea Gull) de Sidney Lumet : Irina Arkadina
  • 1969 : L’Américain de Marcel Bozzuffi : Léone
  • 1969 : L’Armée des ombres de Jean-Pierre Melville : Mathilde
  • 1970 : L’Aveu de Costa-Gavras : Lise
  • 1971 : Comptes à rebours de Roger Pigaut : Léa
  • 1971 : Le Chat de Pierre Granier-Deferre : Clémence Bouin
  • 1971 : La Veuve Couderc de Pierre Granier-Deferre : Tati Couderc
  • 1973 : Les Granges Brûlées de Jean Chapot : Rose Cateux
  • 1973 : Rude journée pour la reine de René Allio : Jeanne
  • 1975 : La Chair de l’orchidée de Patrice Chéreau : Lady Vamos
  • 1976 : Police Python 357 d’Alain Corneau : Thérèse Ganay
  • 1977 : Le fond de l’air est rouge de Chris Marker (documentaire) : narratrice
  • 1978 : La Vie devant soi de Moshé Mizrahi : Madame Rosa
  • 1978 : L’Adolescente de Jeanne Moreau : Mamie
  • 1978 : Judith Therpauve de Patrice Chéreau : Judith Therpauve
  • 1979 : Chère inconnue de Moshé Mizrahi : Louise Martin
  • 1982 : L’Étoile du Nord de Pierre Granier-Deferre : Louise Baron
  • 1982 : Guy de Maupassant de Michel Drach : la mère de Maupassant

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