SIEYÈS Emmanuel-Joseph

Biographie

L’abbé Sieyès, né à Fréjus en 1748 et décédé à Paris en 1836, est connu pour son engagement en tant qu’homme d’église, homme politique et écrivain pendant la Révolution française. Il a exercé des fonctions importantes telles que directeur provisoire au début du Consulat, président du Sénat conservateur et comte de l’Empire.

Sieyès est le fils aîné de Honoré Sieyès, un homme d’affaires et de la poste à Fréjus, et d’Anne Angles. Il étudie à Draguignan et au séminaire de Saint-Sulpice à Paris avant de devenir prêtre en 1774. Il est ensuite chanoine de Tréguier, secrétaire de l’évêque de Lubersac, aumônier de Madame Sophie, et vicaire général de Chartres. Il est devenu célèbre en 1788 avec son Essai sur les privilèges et surtout en 1789 avec sa brochure Qu’est-ce que le Tiers-État ? qui est un texte fondateur de la Révolution française. Il a pris une part active à la Révolution française en étant élu député du Tiers état de Paris aux États généraux et en proposant que la Chambre du Tiers état se proclame « Assemblée des représentants de la Nation connus et vérifiés » mais aussi en s’opposant à la suppression des dîmes induite par la nuit du 4 août 1789. Il était également membre de la société des Amis des Noirs qui milite pour l’abolition de l’esclavage et l’accès à l’égalité des hommes de couleur libres discriminés par les planteurs blancs dans les colonies.

Sieyès est élu en 1792 à la Convention en optant pour la Sarthe, où il siège sur les bancs de la Plaine. Il vote pour la mort du roi lors de son procès et contre le sursis. Il est élu au Comité de Constitution mais en démissionne. Il est ensuite membre du Comité d’instruction. Il participe à la rédaction du Journal d’Instruction Sociale en 1793 aux côtés de Condorcet et de Duhamel. Il abandonne sa charge de prêtre en novembre 1793 et disparaît pendant la Terreur. Il réapparaît en décembre 1794 et est élu à la commission des vingt-et-un chargée d’examiner la conduite des membres des deux comités de gouvernement durant cette période. Il entre au Comité de salut public en mars 1795 et prend des mesures contre l’agitation populaire. Il est élu à la Commission des Onze qui doit préparer la constitution. Il propose la mise en place d’un jury constitutionnaire, premier projet d’un contrôle étendu de la constitutionnalité des actes des organes de l’État. Il est Président de la Convention en avril-mai 1795, puis part à La Haye pour signer un traité avec la République batave, mais se brouille avec son collègue car il espérait un retour de la paix. Il démissionne de la Commission des Onze car ses projets de constitution ont été rejetés par ses collègues.

Sieyès est nommé professeur d’économie politique après l’adoption de la nouvelle constitution. Il est réélu par quatre départements et opte de nouveau pour la Sarthe. Il est classé au Conseil des Cinq-Cents mais refuse la fonction de directeur et de ministre des Affaires étrangères. Il est nommé membre de l’Institut à sa création et ne revient sur la scène politique qu’à l’occasion de la réaction qui suit l’affaire du camp de Grenelle. Il est élu président du Conseil des Cinq-Cents et s’approche du Directoire pour approuver le coup d’État du 18 fructidor an V. Il est ambassadeur à Berlin en 1798 et est réélu député dans l’Indre-et-Loire en 1799 et entre au Directoire en remplacement de Reubell. Il projette de réviser la constitution et essaie de mener un coup d’État en recherchant une « épée » pour l’aider. Il est effrayé par les progrès des néo-jacobins et fait remplacer certains ministres pour s’assurer leur loyauté. Le retour de Bonaparte de l’Égypte lui donne l’occasion de mettre en place sa révision de la constitution.

Sieyès est absent lors de la proclamation de la déchéance de Napoléon en 1814 et reste à l’écart durant la première Restauration. Il devient pair de France pendant les Cent-Jours sans y avoir formellement adhéré. Il choisit de vivre à Bruxelles, Belgique, à la Seconde Restauration et ne revient en France qu’en 1830.

Il meurt sous la monarchie de Juillet, honoré comme un sage. Il est inhumé civilement le 22 juin 1836 dans la division 30 du cimetière du Père-Lachaise.

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