Qui est Henri Salvador ?
Date de naissance : 18 juillet 1917 (Cayenne, Guyane).
Date du décès : 13 février 2008 (Paris 1er, France) à 90 ans.
Activité principale : Auteur, compositeur, interprète, humoriste, musicien.
Nom de naissance : Henri Gabriel Salvador.
Où est la tombe d’Henri Salvador ?
La tombe est située dans la division 97
Biographie d’Henri Salvador
Henri Salvador est une figure bien-aimée du monde de la chanson populaire française. Il a su combiner plusieurs styles classiques de crooner de jazz avec un esprit vif et un rire contagieux. Souvent comparé à Frank Sinatra et Nat « King » Cole, Salvador est également connu pour sa polyvalence. Il était capable d’interpréter aussi bien des chansons romantiques que des chansons fantaisistes. Ce sont d’ailleurs celles-là qui l’ont rendu célèbre pendant la Seconde Guerre mondiale. Il aura eu une carrière remarquable.
Un fils de la Guadeloupe
Henri Salvador est né le 18 juillet 1917 à Cayenne, une ville de la côte caraïbe de l’Amérique du Sud qui faisait alors partie de l’empire colonial français. Ses parents, Clovis Salvador et Antonine Paterne, étaient tous deux originaires de la Guadeloupe, une île francophone des Caraïbes. Son père était un percepteur d’origine espagnole, et sa mère afro-caribéenne. Elle « avait une belle voix », a déclaré Salvador à l’International Herald Tribune. Il est le benjamin de ses parents. Il avait une sœur, Alice et un frère André. Il se produira avec ce dernier en duo au début de sa carrière.
Une vocation naissante
Les parents de Henri Salvador l’ont amené à Paris quand il était jeune. Il espérait mettre leur fils sur la voie d’une carrière de médecin ou d’avocat. Mais un cousin qui l’a initié au jazz a fait dérailler leurs plans. En 1933, Henri Salvador entend pour la première fois la musique du trompettiste Louis Armstrong et du chef d’orchestre Edward Kennedy « Duke » Ellington. « J’étais fasciné », a-t-il déclaré au Manchester Guardian Weekly d’Angleterre. « J’ai acheté une guitare pour 100 francs et je suis tombé amoureux de l’instrument. J’ai continué à jouer nuit et jour. Ma mère pensait que j’étais devenu fou ».
Il rencontre en 1935 le guitariste de jazz manouche français Django Reinhardt avec qui il va travailler durant plusieurs années. La ville abritait de nombreux musiciens de jazz afro-américains dans les années 1930. Il a donc pu s’améliorer et a approfondi ses compétences en signant avec un groupe dirigé par le violoniste Eddie South. Après le début de la Seconde Guerre mondiale, le chef d’orchestre français Ray Ventura lui a proposé de rejoindre l’ensemble de Ventura pour une tournée en Amérique du Sud (décembre 1941 à décembre 1945).
Un début pas très tendre
La sécurité de Ventura, qui était juif, était gravement menacée par le gouvernement pro-nazi de la ville française de Vichy. Henri Salvador avec sa peau foncée et parce que né à l’étranger, n’était pas mieux loti. Il parvient à fuir la France grâce au groupe. En tournée au Brésil, il fait des imitations de Sinatra et d’autres grands chanteurs américains. Il s’imprègne de la musique populaire du pays. Dans les années 1950, le style brésilien sobre mais sensuel connu sous le nom de bossa-nova connait une popularité internationale. Il l’a facilement intégré à son propre style. D’ailleurs, une bonne partie de sa propre musique avait une teinte latine.
Prêt pour une carrière solo
Avec Paul Misraki, un membre du groupe, Henri Salvador commence à écrire ses propres chansons. Il est prêt pour une carrière solo lorsqu’il rentre en France après la guerre. Il enregistre pour le label Polydor et obtient une série de succès, dont « Le portrait de tante Caroline » et « Le loup, la biche, et le chevalier ». En 1949, il remporte le Grand Prix du Disque français, l’équivalent approximatif d’un Grammy Award américain.
Un succès retentissant
Le succès de Salvador se poursuit dans les années 1950, et les Américains sensibles à la musique commencent à découvrir ses chansons. Pourtant il n’enregistrait pas en anglais. Il fait une série d’apparitions à l’hôtel Waldorf Astoria de New York en 1956 et apparaît même dans le Ed Sullivan Show. Ces apparitions coïncident avec l’apogée de l’engouement original pour le rock and roll aux Etats-Unis. Il prend note de cette nouvelle musique, encore largement inconnue en France. Il forme un groupe appelé les Original Rock and Roll Boys et, avec le parolier Boris Vian, il crée « Le blues du dentiste ». Il enchaîne les succès combinant l’influence du rock and roll avec son sens de l’humour caractéristique. « Le Blues du Dentiste » bénéficiera également de la contribution de la future légende américaine Quincy Jones.
En 1960, épuisé par deux décennies de tournées, Henri Salvador se retire dans son studio. On parlera de la période d’éclipse pour un rebond. Il crée son propre label, Disques Salvador, et reste un producteur de hits réguliers tout au long de la décennie. Beaucoup de ses chansons, comme « Juanita Banana », sont humoristiques. À la fin des années 1960, Salvador a fait une série d’apparitions dans des émissions spéciales à la télévision, et a animé sa propre émission pendant un certain temps.
Henri SALVADOR, un artiste complet
Avec son esprit vif et chaleureux, son rire percutant caractéristique et sa musique au rythme contagieux, Henri Salvadora toujours attiré les enfants. Dans les années 1970, il se tourne vers le divertissement pour enfants. En 1971, une chanson intitulée « Les aristochats », basée sur le film de Disney Les Aristocats, devient très connue. Cette chanson sera suivie d’une autre, « Blanche-Neige et les sept nains ».
Une carrière au cinéma aurait pu sembler naturelle pour Henri Salvador. Mais, cela ne s’est pas produit, et le chanteur en a accusé le racisme. « Il y a une ségrégation tacite et polie », a-t-il déclaré à l’International Herald Tribune. « Ce n’est peut-être pas violent comme en Amérique, ils ne brûlent pas de croix, mais ils se moquent de vous. Ils vous traitent comme un petit singe mignon qui ressemble et agit presque comme un être humain ».
Au lieu de cela, Salvador est revenu devant la scène en 1982, après une pause de 22 ans. Signant avec le label EMI/Pathé-Marconi, il sort Henri en 1985. Ce sera le premier album d’un remarquable élan de créativité en fin de vie. Il se produira sur scène à plusieurs reprises, notamment au Festival de jazz de Montreux en 1991. Il passe sous le label Sony en 1994 et recommence à écrire de la musique. Même dans un pays qui valorise ses aînés musicaux à un degré inhabituel, son succès est notable. Au début des années 2000, alors qu’il entrait dans sa neuvième décennie, Henri Salvador trônait toujours en tête des ventes de CD en France. Son dernier album est produit en 2006 et il fait son dernier concert en 2007.
Le 13 février 2008, à l’âge de 90 ans, il est décédé à son domicile de Paris, à la Place Vendôme, suite à une rupture d’anévrisme. Sa dernière émission avait été enregistrée quelques jours avant son décès par Laurent Baffie sur Europe 1 et diffusée le 10 février.
Le monument funéraire d’Henri Salvador au Père-Lachaise
Ses funérailles ont eu lieu le 16 février en l’église de la Madeleine à Paris, en présence de Nicolas Sarkozy et du prince Albert de Monaco.
Il a été enterré au cimetière du Père-Lachaise (97e division, à côté d’Édith Piaf). Il est intéressant de noter que sa date de naissance à l’état civil est 1917, et non pas 1918 comme indiqué par erreur sur sa pierre tombale.