Qui est Hubert Reeves ?
Date de naissance : 13 juillet 1932 (Montréal, Canada).
Date du décès : 13 octobre 2023 (Paris) à 91 ans.
Activité principale : Astrophysicien, professeur d’université, vulgarisateur scientifique, écologiste.
Nom de naissance : Joseph Jean-Louis Hubert Reeves.
Où est la tombe d’Hubert Reeves ?
Pour les obsèques d’Hubert Reeves, la cérémonie de recueillement a eu lieu le 25 octobre 2023 au cimetière du Père-Lachaise, sous la magnifique voûte céleste de la salle de la Coupole du bâtiment du Crématorium (division 87).
En revanche Hubert Reeves n’a pas été inhumé au cimetière du Père-Lachaise.
Des proches et des anonymes étaient venus par centaines pour lui rendre un dernier hommage durant cette cérémonie.
Près d’une cinquantaine de choristes vétus de noir, ont chanté « Fix You » lors de l’entrée du cercueil.
Biographie de Hubert Reeves
Hubert Reeves, astrophysicien, vulgarisateur scientifique et écologiste franco-canadien, est né le 13 juillet 1932 à Montréal et décédé le 13 octobre 2023 à Paris. Sa carrière débute dans la recherche en astrophysique dans les années 1960, avant de s’orienter vers la vulgarisation dans les années 1970 et l’écologie au début des années 2000.
Conférence Astronomie et Écologie, 22 décembre 2009.
(Source : Fredamas, CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, via Wikimedia Commons)
Né dans une famille où son grand-père était architecte, Reeves grandit à Léry, au Québec, où la lecture de l’Encyclopédie de la jeunesse éveille en lui un intérêt pour l’exploration du monde et de l’univers.
Ayant obtenu une licence en physique de l’Université de Montréal en 1953, Reeves poursuit ses études à l’Université McGill pour son master en 1955, où il travaille avec J. D. Jackson, auteur d’un traité d’électromagnétisme. Il se rend ensuite à Cornell, aux États-Unis, pour un doctorat en astrophysique nucléaire, dirigé par Edwin Salpeter, collaborant également avec le lauréat du prix Nobel Hans Bethe.
À Cornell, il rencontre d’éminents physiciens et astrophysiciens tels que Richard Feynman, Yakov Zel’dovich et Freeman Dyson, avec qui il partage une proximité de personnalité. Il obtient son doctorat en 1960 avec une thèse sur les réactions thermonucléaires.
De 1960 à 1964, Hubert Reeves enseigne la physique à l’Université de Montréal tout en occupant le poste de conseiller scientifique de la NASA à New York.
Au cours de cette période, la Révolution tranquille québécoise se déroule, provoquant un intérêt croissant pour la culture française parmi certains professeurs de l’Université de Montréal. Cependant, Reeves, qui préfère ne pas limiter ses ressources aux manuels scolaires francophones, constate un climat de travail tendu lorsque certains collègues lui font des commentaires désobligeants. Cela le pousse à envisager de partir ailleurs.
Un point décisif dans sa décision est le manque de collaboration entre les professeurs francophones de l’Université de Montréal et leurs homologues anglophones de l’Université McGill sur un projet d’accélérateur de particules. Cet événement influence fortement son choix de quitter le Québec. Pendant un stage d’été au Centre nucléaire de Chalk River en Ontario, on lui propose de donner des cours à des chercheurs belges en physique nucléaire. Quelques mois plus tard, l’Université Caltech lui fait une offre d’emploi au laboratoire du physicien américain William Fowler.
Hubert Reeves, souhaitant réaliser son rêve de s’installer en Europe et ayant déjà accepté un engagement envers les Belges, demande à Caltech de reporter son offre d’un an. Cependant, sa demande est rejetée, ce qui crée des tensions dans sa relation avec l’université qui durent jusqu’à la fin des années 1960.
En 1964, Hubert Reeves obtient une année sabbatique de l’Université de Montréal et décide de déménager à Bruxelles. À l’Université libre de Bruxelles, il remarque des différences marquées dans les relations entre professeurs et étudiants par rapport à l’Amérique du Nord.
La même année, il reçoit une invitation de l’Académie des sciences soviétique et se rend en URSS, où il fait la connaissance d’éminents scientifiques, dont Iakov Zeldovitch. Son séjour en URSS le laisse profondément influencé par la culture communiste du pays.
Un physicien du Centre de sciences nucléaires et de sciences de la matière (CSNSM) à Orsay assiste à l’un de ses cours et lui propose de collaborer. Pour ce faire, Reeves sollicite une deuxième année sabbatique de l’Université de Montréal, qui est acceptée. Le CNRS français lui offre alors un poste de directeur de recherche, et la famille Reeves s’installe en France en 1965. La même année, il devient consultant scientifique au Commissariat à l’énergie atomique à Saclay, en France.
Pendant cette période, les groupes de recherche en astrophysique nucléaire du CSNSM à Orsay et du laboratoire de Fowler à Caltech ne coopèrent pas et ne se citent pas mutuellement dans leurs publications. Toutefois, les relations s’améliorent après une intervention de Fowler lors d’une conférence à Jérusalem en 1969, et elles se réchauffent encore plus avec la publication commune des deux laboratoires en 1970.
En 1971, Reeves et deux de ses étudiants, Jean Audouze et Maurice Meneguzzi, publient un article intitulé « La production des éléments Li, Be, B par les rayons cosmiques galactiques dans l’espace et son lien avec les observations stellaires. » Cet article joue un rôle fondamental dans la compréhension de la nucléosynthèse stellaire, comblant le fossé entre les éléments créés lors du Big Bang et ceux produits pendant la vie des étoiles. Cet article est souvent désigné par les initiales de ses auteurs : MAR.
Dans les années 1970, Hubert Reeves commence à intervenir publiquement sur divers sujets, dont la physique nucléaire. C’est à Carry-le-Rouet, lors de vacances où il partage ses connaissances en astronomie avec d’autres vacanciers, qu’il débute sa carrière de vulgarisateur scientifique.
À la suggestion d’une amie, il entreprend l’écriture de « Patience dans l’azur », inspiré d’un poème de Paul Valéry. Le manuscrit, rejeté par de nombreuses maisons d’édition, est retravaillé avec l’aide de son ami physicien Jean-Marc Lévy-Leblond et finalement publié en 1981. Le livre connaît un immense succès après sa présentation à l’émission « Apostrophes » de Bernard Pivot.
Au début des années 1980, Reeves devient de plus en plus populaire, donnant de nombreuses conférences publiques et participant à des émissions de télévision et à des films, abordant non seulement l’astronomie mais aussi l’environnement.
Des lettres de lecteurs influencent ses écrits. Une lectrice de « Patience dans l’azur » l’inspire à écrire « Poussières d’étoiles » en 1984, où il rappelle que les atomes constituant la Terre ont été formés à l’intérieur d’étoiles massives et dispersés dans l’espace à leur mort.
En 1984, il aborde la menace de la guerre froide dans « L’Heure de s’enivrer », décrivant les arsenaux nucléaires des États-Unis et de l’URSS.
Hubert Reeves anime la série télévisée « Histoire de l’Univers » dans les années 1990 et 2000, où il présente le concept de la pyramide de la complexité, issu de « L’Heure de s’enivrer », décrivant l’évolution de l’Univers depuis le Big Bang.
En 2000, il crée le fonds Hubert-Reeves à l’Université Laval pour soutenir des étudiants en astrophysique.
Ses ouvrages principaux, « Patience dans l’azur », « Poussières d’étoiles » et « L’Heure de s’enivrer », rencontrent un vif succès et sont traduits en plusieurs langues.
Hubert Reeves participe également à des émissions de vulgarisation scientifique, notamment la « Nuit des étoiles » sur France 2.
En 2017, pour le 70e anniversaire de Sciences et Avenir, il contribue en tant que rédacteur en chef exceptionnel.
En 2020, il soutient la vidéothèque « Ideas in Science » pour promouvoir la diffusion du savoir scientifique.
Hubert Reeves devient militant environnemental au début des années 2000. De 2001 à 2017, il préside Humanité et Biodiversité, une association reconnue d’utilité publique. En 2003, il publie « Mal de Terre » alertant sur l’état de l’environnement. En 2005 et 2007, il publie deux livres basés sur ses chroniques diffusées sur France Culture. Il promeut le végétarisme pour des raisons environnementales et éthiques dans ses publications. Reeves donne des conférences-spectacles sur l’astronomie et l’écologie, parfois avec Jean-Marie Pelt. Il est membre de comités pour la culture de la paix et le droit de mourir dans la dignité. Ses idées sont utilisées dans l’album « Du simple au néant » des Ogres de Barback en 2007. Il soutient Les Débrouillards pour la vulgarisation scientifique des enfants.
Hubert Reeves décède le 13 octobre 2023 à Paris à l’âge de 91 ans. Son fils, Benoît Reeves, annonce son décès sur les médias sociaux. François Legault, Premier ministre du Québec, exprime ses condoléances et salue Hubert Reeves comme un éminent vulgarisateur scientifique et astrophysicien.
Les funérailles ont lieu le 25 octobre à la salle de la Coupole au cimetière du Père-Lachaise, conformément aux souhaits d’Hubert Reeves d’une cérémonie publique. Lors de la cérémonie, des choristes chantent « Fix You » du groupe Coldplay à l’entrée du cercueil. Sa petite-fille, Emmanuelle, affirme l’engagement de préserver son héritage en protégeant la nature et en stimulant la curiosité.
Pour en savoir plus sur Hubert Reeves, voici son site internet :
https://www.hubertreeves.info/index.html