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CAILLEBOTTE Gustave

Qui est Gustave Caillebotte ?

Date de naissance : 19 août 1848 (Paris).
Date du décès : 21 février 1894 (Gennevilliers) à 45 ans.
Activité principale : Peintre, collectionneur, mécène, organisateur d’expositions impressionnistes.

Où est la tombe de Gustave Caillebotte ?

La tombe est située dans la division 70

Père-Lachaise PLAN des divisions

Biographie de Gustave Caillebotte

Gustave Caillebotte, peintre et philanthrope français, naquit le 19 août 1848 à Paris. Il s’illustra en tant que mécène et organisateur clé des expositions impressionnistes des années 1877, 1879, 1880 et 1882, et fit don de sa précieuse collection d’œuvres impressionnistes et réalistes à l’État. Également architecte naval et régatier passionné, il laissa son empreinte dans le monde du nautisme en tant que membre influent du Cercle de la voile de Paris à Argenteuil.

Fils du troisième mariage de Martial Caillebotte, un riche marchand de tissus, avec Céleste Daufresne, il grandit dans un foyer prospère, avec deux frères et un demi-frère prêtre. Après des études de droit et une brève mobilisation durant la guerre franco-prussienne, qui enrichit davantage son père, fournisseur des armées, Gustave se tourna vers la peinture, marquant ainsi l’histoire de l’art français.

En 1871, Gustave Caillebotte intègre l’atelier de Léon Bonnat, peintre académique renommé, où il côtoie Jean Béraud, dans le but de se préparer aux concours des beaux-arts. L’année suivante, il visite Naples et y retourne en 1875 grâce à Giuseppe De Nittis, qui le présente à Edgar Degas. Au concours des beaux-arts de mars 1873, il se classe quarante-sixième et n’y reste que peu de temps, période durant laquelle il rencontre Marcellin Desboutin, Henri Rouart et Claude Monet.

Le décès de son père en 1874 lui laisse un héritage conséquent, à diviser avec sa famille, incluant des immeubles parisiens, des terres agricoles et des investissements financiers. L’abbé Caillebotte, demi-frère de Gustave, devient le « curé le plus riche de Paris », ce qui lui permet de financer généreusement des œuvres charitables et des constructions.

Céleste Caillebotte, mère de l’artiste, conserve l’Yerres, une propriété familiale avec un grand parc, où Gustave et ses frères passent leurs étés à naviguer, chasser et jouer au billard. Là, Gustave peint plusieurs paysages locaux dès 1872.

Le gardien de la propriété, Jean Baptiste Mathieu Daurelle, reçoit de Caillebotte un tableau le représentant, et Zoë Caillebotte, sa cousine, devient un modèle récurrent dans ses œuvres. Plusieurs de ces toiles, dont le portrait de Camille Daurelle, sont conservées au Musée d’Orsay.

G. Caillebotte - L'Yerres, pluie

L’Yerres, pluie (1875).

L’aisance financière héritée permet à Caillebotte de se dédier pleinement à ses passions, en particulier la peinture.

Gustave Caillebotte réside initialement dans l’hôtel familial construit par son père en 1866, puis déménage au boulevard Haussmann de 1878 à 1887.

À 27 ans, Gustave Caillebotte expose ses œuvres lors de la Deuxième exposition impressionniste de 1876 chez Durand-Ruel. Parmi elles, « Les Raboteurs de parquet », « Jeune homme jouant du piano » et « Le Déjeuner ». L’événement inspire Edmond Duranty à rédiger « La nouvelle peinture », plaidoyer pour le réalisme urbain, où l’influence de Caillebotte est manifeste.

Il orchestre la troisième exposition impressionniste de 1877, révélant ses grandes toiles urbaines telles que « Rue de Paris, temps de pluie ». Caillebotte y est salué comme l’interprète résolu de la ville moderne. Malgré un enthousiasme partagé par Eugène Murer, la quatrième exposition est repoussée à 1879, offrant plus de temps pour la création artistique.

Lors de cette quatrième exposition, Caillebotte présente plus de vingt-cinq œuvres, notamment des vues de toits et huit portraits, dont son « Autoportrait au chevalet ». « La Leçon de piano » gagne l’admiration de Monet et « Les Orangers » démontre l’influence de la photographie et des estampes japonaises.

Il continue d’exposer avec les impressionnistes en 1880 et 1882, soutenant financièrement le mouvement et en acquérant certaines de leurs œuvres.

Gustave Caillebotte - La femme à la rose

La femme à la rose (1884).

Partageant passions et amis avec son frère Martial, il est secoué par la mort de leur frère René en automne, rédigeant son testament en novembre 1876. Après le décès de leur mère en 1878, la vente de la propriété d’Yerres en 1879 conduit les frères à s’installer au Petit Gennevilliers, où Gustave construit maison et atelier en 1881, année où il se retire de la scène impressionniste.

Il immortalise sa compagne Anne-Marie Hagen en 1879, déjà présente dans « Le Pont de l’Europe ». Leur relation, tenue secrète face à la désapprobation familiale, inspire plusieurs œuvres dont « La Femme à la rose » en 1884. En 1882, Gustave partage son atelier avec Monet et continue de peindre durant l’été, notamment à Trouville-sur-Mer en 1884. En 1885, il voyage en Italie avec Martial.

Dès 1886, Gustave Caillebotte délaisse progressivement la peinture pour se consacrer à la navigation et au jardinage, surtout après le mariage de son frère Martial en 1887. Cette même année, il assiste au mariage de Zoé, qu’il a souvent peinte, et lui offre une de ses toiles. Il déménage ensuite au Petit Gennevilliers, où il acquiert plus de terrains et peint son environnement, tout en gardant un appartement à Paris.

Martial Caillebotte - Gustave Caillebotte et Bergère sur la place du Caroussel, 1892

Gustave Caillebotte et Bergère sur la place du Carrousel, Paris. Photo prise vers 1892 par Martial Caillebotte, le frère du peintre Gustave Caillebotte.

Il vit avec sa compagne Charlotte Berthier, à qui il légue sa demeure en 1889. Caillebotte, passionné d’horticulture, échange avec Monet sur ce sujet et assiste à son mariage en 1892, lui offrant un de ses tableaux de chrysanthèmes. Il peint également les fleurs de son jardin et les paysages alentours.

Renoir, visiteur régulier, discute avec Caillebotte d’art et d’autres sujets variés.

Victime d’une congestion cérébrale, Gustave Caillebotte meurt le 21 février 1894 à l’âge de 45 ans, alors qu’il peignait dans son jardin.

Son décès attriste profondément les impressionnistes, qui voient disparaître un allié et ami. Pissarro souligne son talent et sa générosité dans une lettre à son fils.

La demeure et le jardin de Caillebotte à Yerres, sources d’inspiration majeures, sont désormais publics. Longtemps éclipsé par son mécénat, il a été réévalué dans les années 1970 grâce à des collectionneurs américains et gagne en reconnaissance en France dans les années 1990. Ses œuvres, souvent exposées, sont présentes notamment au musée d’Orsay.

Le monument funéraire de Gustave Caillebotte au Père-Lachaise

Une foule immense assiste à ses obsèques à Notre-Dame-de-Lorette, au point que certains amis restent à l’extérieur. Il repose au Père-Lachaise, division 70, non loin de Delacroix, dans le caveau familial.

Tombe de Caillebotte (division 70)