DIV. 44 (1932-2019) Compositeur, chef d’orchestre, musicien. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
Qui est Michel Legrand ?
Date de naissance de Michel Legrand : 24 février 1932 (Paris, France).
Date du décès : 26 janvier 2019 (Neuilly-sur-Seine, France) à 86 ans.
Activité principale : Compositeur, chef d’orchestre, musicien.
Nom de naissance : Michel-Jean Legrand.
Signe : Poissons.
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Biographie de Michel Legrand
Compositeur et chef d’orchestre de génie, Michel Legrand n’est pas seulement à l’origine de plus de 200 musiques de cinéma, opéra et télévision. Ce travailleur infatigable et insatiable, aux projets plein la tête, fut aussi pendant près de 60 ans un véritable touche-à-tout. Chanteur, auteur, arrangeur, producteur; l’artiste travaille aussi bien pour le théâtre que pour le cinéma, pour le jazz ou pour la variété française, ou même la musique classique ou les mélodies tziganes. Star internationale, naturalisé américain – sa patrie de cœur – en 2011, il compte des collaborations avec les plus grandes vedettes internationales de son époque.
Une passion pour le jazz et le classique dès sa plus tendre enfance
Michel Legrand voit le jour le 24 février 1932 puis vit à Bécon-les-Bruyères, en banlieue parisienne. Son père, le compositeur Raymond Legrand, et sa mère, Marcelle der Mikaelian, sœur du chef d’orchestre Jacques Hélian, se séparent alors que Michel n’a que 3 ans. Le jeune garçon passe alors, en compagnie de sa sœur aînée Christiane Legrand, une enfance plutôt solitaire, rythmée principalement par sa passion pour la musique – le piano, notamment. En 1942, il entre au Conservatoire de Paris ; c’est une vraie révélation pour le garçon, qui y remportera plusieurs prix. Mais c’est en 1947, en assistant au concert du chanteur et trompettiste Dizzy Gillespie que le jeune Michel se découvre une véritable fascination pour le jazz.
Ses premiers pas dans la chanson
À sa sortie du conservatoire, en 1949, Michel est déjà un musicien accompli : il ne joue pas moins d’une douzaine d’instruments. Son père, avec qui il renoue d’ailleurs à cette occasion, le prend alors sous son aile. Michel écrit pour lui des arrangements, voire des chansons entières, pour le cinéma. Toujours avec l’aide de son père, le jeune homme fait également ses premiers pas, dès 1951, dans l’univers de la chanson de variété. Engagé comme arrangeur et accompagnateur de vedettes, notamment auprès de Jacques Canetti, il travaillera donc avec Juliette Gréco, Henri Salvador, Zizi Jeanmaire, .…
En 1954, la firme américaine Columbia-EMI, par le biais de Jacques Canetti, lui commande un album de réarrangements jazzy de titres français. L’album I Love Paris, qui se vent à huit millions d’exemplaires, propulse alors Michel Legrand sur les devants de la scène internationale. Dès lors, l’artiste enchaîne les disques et les succès: Holiday in Rome (1955), Michel Legrand Plays Cole Porter (1957), Legrand in Rio (1958). En parallèle, il se fait engager comme directeur musical auprès de Maurice Chevalier, avec qui il découvre les États-Unis à l’occasion de plusieurs tournées. En 1958, il devient l’un des premiers européens à travailler avec les grands noms du jazz américain, en enregistrant l’album Legrand Jazz avec Miles Davis, Bill Evans, ou encore John Coltrane.
1960-1972, le triomphe international comme compositeur pour le cinéma
Les années 60 et la Nouvelle Vague marquent un formidable tournant dans la carrière de Michel Legrand. Le compositeur s’installe ainsi définitivement dans le monde du cinéma, à un rythme effréné – parfois plus d’une dizaine de compositions par an –, notamment pour Jean-Luc Godard (Bande à part (1964), Vivre sa vie (1962)), mais aussi Jacques Demy (Lola (1961), Les Parapluies de Cherbourg (1964), Les Demoiselles de Rochefort (1967), Peau d’Âne (1970), …).
Si la France se l’arrache, les réalisateurs étrangers ne sont pas en reste, avec Joseph Losey (Eva (1962), Le Messager (1971)) et surtout Norman Jewison, après que l’artiste se soit installé aux États-Unis. Ainsi, L’Affaire Thomas Crown (1968), dont est extraite la chanson Les Moulins de mon Cœur, lui vaudra son Premier Oscar de Meilleure Chanson Originale de Film en 1969. Deux ans plus tard, il obtient de nouveau la prestigieuse récompense, avec la bande originale du film l’Été 42, pour la chanson The Summer Knows. Au début des années 70, Michel Legrand est alors une véritable célébrité aux États-Unis. On le voit dans de nombreux talk-shows américains, et il est nommé à 27 reprises aux Grammy Awards ; une récompense qu’il obtiendra 5 fois entre 1971 et 1975.
Au fil des années, le palmarès de Michel Legrand dans le cinéma national et international s’enrichit considérablement. Il collabore ainsi avec Clint Eastwood (1973), Orson Welles (1976), Jacques Deray (La Piscine, 1968), Claude Lelouch (Les Uns et les Autres, 1981), ou Louis Malle (Atlantic City, 1981), et écrit également la musique du dernier James Bond incarné par Sean Connery, Jamais Plus Jamais, en 1983. Il obtient la même année son troisième Oscar pour la musique du film Yentl, interprétée par Barbra Streisand.
En parallèle, Michel Legrand n’oublie pas ses projets d’arrangement dans la chanson de variété. Ainsi, il collabore aussi bien avec le jeune Claude Nougaro (Le Cinéma, Le Rouge et Noir, …), que Serge Reggiani, ou encore Yves Montand (Coucher avec elle). Poussé par Jacques Brel, il prend également la décision, à partir de 1964, de chanter lui-même certaines de ses compositions. Entouré des paroliers Eddy Marnay et Jean Dréjac, il accumule alors un répertoire qu’il n’hésite pas à distiller au fil de ses apparitions en public.
1980-2000, le retour au jazz et à la musique classique
En 1982, Michel Legrand revient à ses premières amours : le jazz et la musique classique. Avec le batteur André Ceccarelli et le contrebassiste Marc-Michel Le Bévillon, il fonde d’abord un trio qui sortira au total 3 disques. Puis, après un album jazz avec les deux célèbres saxophoniste Phil Woods et Zoot Sims, After The Rain, un album solo en tant que chanteur, et un bref passage par la réalisation, avec Cinq jours en juin (1989), Michel Legrand entame une tournée internationale avec son big band de jazz.
Les années 1990 et 2000 sont marquées par plusieurs retours à la musique classique, que ce soit avec le trompettiste Maurice André, ou en reprenant l’œuvre d’Erik Satie. Honoré à de nombreuses reprises, à travers divers(e) hommages, anthologies et compilations, Michel Legrand reste tout aussi insatiable en termes de projets artistiques.
2010, les 50 ans de carrière, avant la fin d’un grand homme
En 2010, Michel Legrand fête ses 50 ans de carrière au sommet par plusieurs concerts, notamment au Festival de Jazz de Saint-Germain-des-Près ou au Festival Radio Classique. Si le musicien s’approche des 80 ans, il fourmille toujours de projets artistiques. Il est ainsi à l’origine des arrangements d’un album de Noël ( Noël ! Noël ! Noël!!!) qui réunit de nombreux artistes, donne de nouveaux concerts au Théâtre du Châtelet avec un orchestre symphonique, enregistre en Irlande un nouvel album de reprises de grands jazzmen américains, ou lance encore, en 2015, l’album Michel Legrand et ses amis, où il fait revivre au piano, accompagné par les grands noms de la chanson francophone, ses propres compositions.
En 2015 et 2017, Michel Legrand offre ses deux dernières compositions au cinéma français, pour La Rançon de La Gloire et Les Gardiennes. Les concerts et représentations se poursuivent, avec un récital au Palais des Congrès de Paris avec le ténor Vincent Niclo (2016) ou encore une participation au Festival Variations de Nantes (2017).
Mais si la liste de projet reste longue pour l’artiste, celui-ci est hospitalisé en janvier 2019 pour une infection pulmonaire. Dans la nuit du 25 au 26, Michel Legrand s’éteint à l’Hôpital Américain de Neuilly-sur-Seine, entouré de ses proches, et notamment de sa dernière épouse, Macha Méril.
Le monument funéraire de Michel Legrand au Père-Lachaise
Le 1er février 2019, après un hommage émouvant à la Cathédrale Orthodoxe Saint-Alexandre-Nevsky, puis au Théâtre Marigny, Michel Legrand est inhumé au cimetière du Père-Lachaise. Nombreux sont, dès lors, les visiteurs venus fleurir la tombe de cet artiste de renommée internationale. En guise de monument funéraire, une plaque indique sobrement ses dates de naissance/décès, ainsi que la date de naissance de celle qui aura été le grand amour de sa vie, Macha Méril.