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de NERVAL Gérard

Qui est Gérard de Nerval ?

Date de naissance : 22 mai 1808 (Paris, France).
Date du décès : 26 janvier 1855 (Paris, France) à 46 ans.
Activité principale : Écrivain, poète.
Nom de naissance : Gérard Labrunie.
Pseudonyme : Gérard de Nerval.

Où est la tombe de Gérard de Nerval ?

Tombe Gérard de NERVAL

La tombe est située dans la division 49

Père-Lachaise PLAN des divisions

Le monument funéraire de Gérard de Nerval au Père-Lachaise

Après une cérémonie funéraire à la cathédrale Notre-Dame de Paris, Gérard de Nerval est inhumé au cimetière du Père-Lachaise, dans la 49e division.

Père-Lachaise - Division 49 - Nerval 01

Sa tombe, modeste, est marquée par une colonne surmontée d’une urne, symbole de la fragilité de la vie et de la mémoire. Elle se trouve en face de celle de Balzac, mais reste discrète, souvent ignorée des visiteurs. Son nom est gravé sobrement, et l’urne, longtemps disparue, a été restaurée.

La tombe de Nerval est également le lieu de repos de son ami, le poète Charles Coligny, décédé en 1874. Ce partage témoigne de l’amitié profonde qui liait les deux hommes.

Biographie de Gérard de Nerval

Gérard de Nerval, de son vrai nom Gérard Labrunie, est une figure majeure du romantisme français au XIXe siècle via son œuvre poétique, ses récits de voyage et ses traductions. Sa vie, marquée par des succès littéraires, des amours idéalisées et des troubles mentaux, reflète les tourments et les aspirations de son époque.

Photograph of Gérard de Nerval by Félix Nadar, c. 1854-1855

Jeunesse et formation

Gérard de Nerval naît dans une famille modeste. Son père, Étienne Labrunie, est médecin militaire, et sa mère, Marie-Antoinette Laurent, décède alors qu’il n’a que deux ans. Il est alors confié à son grand-oncle maternel, Antoine Boucher, à Mortefontaine, dans le Valois. Cette région, avec ses paysages bucoliques, marquera profondément son imaginaire et servira de décor à plusieurs de ses œuvres, notamment Sylvie.

En 1822, il entre au collège Charlemagne à Paris, où il se lie d’amitié avec Théophile Gautier. C’est à cette période qu’il commence à écrire ses premiers poèmes et à s’intéresser à la littérature allemande. En 1828, à seulement 20 ans, il publie une traduction du Faust de Goethe, qui sera saluée par le maître allemand lui-même. Cette traduction assoit sa réputation naissante dans les cercles littéraires parisiens.

Gérard de Nerval - photographie Adolphe Legros

Carrière littéraire et engagements

Dans les années 1830, Nerval s’engage activement dans le mouvement romantique. Il fréquente le “Petit-Cénacle”, un cercle d’artistes et d’écrivains bohèmes, et participe à la fameuse “bataille d’Hernani” en 1830, soutenant Victor Hugo contre les classiques. Il publie des poèmes, des articles et des pièces de théâtre, et collabore avec Alexandre Dumas sur plusieurs œuvres dramatiques.

En 1834, il fonde la revue Le Monde dramatique, mais celle-ci connaît des difficultés financières et cesse rapidement sa parution. Nerval continue néanmoins à écrire et à publier, explorant divers genres littéraires.

Amours et inspirations

L’une des figures féminines les plus marquantes de la vie de Nerval est l’actrice Jenny Colon.

Jenny Colon

Il la rencontre en 1833 et en tombe éperdument amoureux. Bien que leur relation reste platonique, elle inspire plusieurs de ses œuvres, notamment Sylvie et Aurélia. Jenny Colon devient pour lui une muse, une incarnation de l’idéal féminin qu’il poursuit tout au long de sa vie.

Voyages et quête spirituelle

En 1842, Nerval entreprend un voyage en Orient, visitant l’Égypte, le Liban, la Syrie et la Turquie. Ce périple nourrit son imagination et lui inspire le Voyage en Orient, publié en 1851. Dans cet ouvrage, il mêle récits de voyage, réflexions philosophiques et descriptions de rites ésotériques, témoignant de son intérêt pour les mystères de l’Orient et les traditions mystiques.

Troubles mentaux et œuvres majeures

À partir de 1841, Nerval est sujet à des crises de dépression et de troubles mentaux. Il est interné à plusieurs reprises, notamment dans la clinique du docteur Esprit Blanche. Malgré ces épreuves, il continue à écrire et produit certaines de ses œuvres les plus profondes et introspectives.

En 1854, il publie Les Filles du feu, un recueil de nouvelles et de poèmes, dont Sylvie et les sonnets des Chimères. Ces textes, empreints de mélancolie et de symbolisme, explorent les thèmes de l’amour perdu, du rêve et de la quête de l’absolu. Aurélia, publié à titre posthume en 1855, est un récit onirique où Nerval décrit ses visions et ses hallucinations, brouillant les frontières entre rêve et réalité.

Fin de vie et décès

Les dernières années de Nerval sont marquées par la pauvreté et l’isolement. Le 26 janvier 1855, il est retrouvé pendu dans la rue de la Vieille-Lanterne à Paris. Il laisse une note à sa tante : “Ne m’attendez pas ce soir, car la nuit sera noire et blanche.” Son suicide choque le monde littéraire, mais beaucoup y voient l’aboutissement tragique d’une vie tourmentée.

Postérité et influence

L’œuvre de Gérard de Nerval a exercé une influence considérable sur les mouvements littéraires ultérieurs. Les symbolistes, tels que Stéphane Mallarmé, et les surréalistes, notamment André Breton, reconnaissent en lui un précurseur. Son exploration des rêves, de l’inconscient et du mysticisme ouvre la voie à de nouvelles formes d’expression poétique.

Aujourd’hui encore, ses œuvres continuent d’inspirer écrivains, artistes et chercheurs, fascinés par la richesse de son univers et la profondeur de sa sensibilité.