NOIR Victor

Qui est Victor Noir ?

Date de naissance : 27 juillet 1848 (Attigny, France)
Date du décès : 10 janvier 1870 (Paris, France) à 21 ans.
Activité principale : journaliste.
Signe : Lion.

Localisez la tombe de Victor Noir sur la carte :

Division :
Carte en cours de réalisation…

Biographie

Assassiné à 21 ans par Pierre-Napoléon Bonaparte, Victor Noir est passé à la postérité comme un martyr de la République et de la lutte contre l’oppression impériale. Décédé dans la fleur de l’âge, sa tombe au Père-Lachaise est devenue au XXème siècle l’objet d’un culte particulier : il se raconte que certaines parties de son « gisant » permettraient de stimuler la fertilité…

Victor Noir : Enfance et débuts dans le journalisme

Signe du destin, Victor Noir a vu le jour en 1848, année révolutionnaire qui vit la proclamation de la seconde République. Il est né Yvan Salmon : Victor Noir sera le nom de plume qu’il choisira au moment de signer ses premiers articles.

Il grandit à Attigny, dans les Vosges, dans une famille modeste : son père exerça les professions de meunier, puis d’horloger. Son grand frère, Louis Salmon, combattit lors de la guerre Crimée, puis mena une carrière de journaliste engagé à La Patrie puis au Peuple.

Victor Noir, un humble journaliste d’opposition

Suivant les pas de son grand frère, Victor Noir monta donc à Paris pour devenir journaliste. Son début de carrière est marqué par l’engagement républicain : à 20 ans, il est rédacteur en chef d’un éphémère journal satyrique, Le Pilori.

Victor Noir écrit ensuite des brèves et de courts reportages dans diverses publications républicaines telles que Le Rappel ou La Marseillaise. « Humble soldat de la plume » selon un édito posthume, il compte parmi ses amis Jules Vallès ou Raoul Rigault.

L’assassinat de Victor Noir par le prince Pierre-Napoléon Bonaparte

La controverse éditoriale

L’affaire prend sa source dans une brouille entre journaux : le prince Pierre-Napoléon Bonaparte, cousin de l’empereur Napoléon III, publie en 1870 une tribune assassine contre les républicains corses.

Henri Rochefort, ardent républicain et polémiste au journal La Marseillaise, réplique vivement. Le ton monte, le prince n’admettant pas que le journaliste parisien se mêle de ce qu’il considère une affaire corse. Entre les deux hommes, un duel paraît inéluctable.

Le drame de Neuilly et la mort de Victor Noir

Au même moment, Pascal Grousset, journalise corse et républicain, se sent lui aussi injurié par Pierre-Napoléon Bonaparte. Il souhaite que ce dernier se dédise, sans quoi il est prêt à régler le différend par les armes. Le 10 janvier 1870, il envoie deux collaborateurs au domicile du prince, à Neuilly : Victor Noir et Ulrich de Fonvielle.

Le prince est pris par surprise : il attendait les envoyés de Rochefort. Entre lui et Victor Noir, « grand et fort garçon aux allures franches », le ton monte. Le cousin de l’empereur sort un pistolet de sa poche et tire 6 balles.

Alors que Fonvielle est indemne, Noir est touché au torse. Prenant la fuite, il s’écroule à la porte de la demeure du prince à Neuilly, blessé mortellement.

Victor Noir, des funérailles républicaines

Quelques jours plus tard, Victor Noir recevra des obsèques dignes d’un chef de parti. Les opposants à l’empire se mobilisent : bien que le cercueil soit dirigé vers Neuilly pour éviter d’embraser les quartiers populaires, pas moins de 100 000 personnes suivent le convoi funèbre. Les futures figures de la Commune, comme Louise Michel ou Eugène Varlin, font partie de la foule.

En raison de sa parenté, le prince est acquitté. Mais l’agitation anti-impériale des funérailles alimente un mouvement qui aboutira à la chute de l’Empire, 8 mois plus tard, et à la proclamation de la 3ème République.

La tombe de Victor Noir, un « gisant » aux propriétés magiques ?

Martyr de la démocratie, le corps de Victor Noir a été transféré au Père-Lachaise dès 1891. Sa tombe fut ornée d’une statue de type « gisant », représentant le jeune homme au moment de sa mort. Probablement dans un excès de ferveur républicaine, le sculpteur, Jules Dalou, se montra quelque peu généreux avec certaines proportions.

C’est ce qui vaut à la tombe de Victor Noir au Père-Lachaise de faire l’objet d’un culte un peu spécial de nos jours. Depuis les années 60, les visiteurs se pressent pour honorer certaines parties de la statue, comme le sexe, la bouche ou les pieds. Selon les croyances, ce rituel donnerait vigueur et fertilité…

Les autorités du cimetière ont bien dressé une barrière pour limiter cet excès de ferveur, rien n’y fait : la tombe de Victor Noir est toujours l’une des plus admirées du Père-Lachaise.

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