Qui est Maria Callas ?
Date de naissance : 2 décembre 1923 (New-York, États-Unis).
Date du décès : 16 septembre 1977 (Paris, France) à 53 ans.
Activité principale : Cantatrice grecque.
Nom de naissance : Anna Maria Sofia Cecilia Kalogeropoulou.
Où est la tombe de Maria Callas ?
La tombe est située dans la division 87 (Columbarium) case n° 16258
Biographie de Maria Callas
Cantatrice émérite au répertoire immense, Maria Callas, dite La Callas, fait certainement partie des artistes lyriques les plus talentueuses de sa génération, voire du XXe siècle. Maîtrisant son art à la perfection et dotée d’une voix au timbre exceptionnelle, la soprano a su redonner ses lettres de noblesse aussi bien au chant lyrique qu’à l’interprétation dramatique, ce qui lui a permis d’obtenir quelques-uns des plus beaux rôles des opéras italiens, comme Tosca ou La Traviata. Outre son talent incommensurable, Maria Callas est aussi connue pour ses frasques sentimentales et son caractère difficile, ce qui aura contribué à bâtir, dans le cœur de ses admirateurs, le mythe Callas qui subsiste encore aujourd’hui.
Une enfance marquée par les déséquilibres familiaux
Maria Callas, née Sophia Cecilia Kaloyeropoulos (ou Kalos), voit le jour au Flower Hospital de New York (Manhattan) le 2 décembre 1923, dans une famille aimante, mais dissolue. Ses parents, George Kaloyeropoulos et Evangelia Dimitriadou, tous deux d’origine grecque, maintiennent en effet une relation distante, marquée par les conflits conjugaux et les infidélités du père, que le déménagement aux États-Unis à la recherche d’une vie meilleure, ne contribuera qu’à renforcer au fil des années. La situation économique du couple se dégrade rapidement. Maria grandit donc en compagnie de sa sœur aînée Jackie, faisant front toutes les deux face aux épisodes dépressifs et/ou hystériques de la mère et aux absences répétées du père pharmacien.
Les débuts d’une grande diva
Dès ses 8 ans, le talent vocal de la jeune Maria, dotée d’une tessiture exceptionnelle et d’une musicalité rare, se distingue, et l’enfant participe à plusieurs concours organisés par son école, admirée par ses camarades. De quoi redonner du baume au cœur à une fillette convaincue – sans doute en raison des déséquilibres familiaux – d’être laide et non désirée.
George et Evangelia finissent pas se séparer définitivement en 1936, ce qui marquera un tournant dans l’éclosion de la voix de Maria. Déçue par l’échec de son mariage, passionnée de musique et désireuse d’obtenir un certain statut social, Evangelia décide alors de rentrer en Grèce avec ses deux filles, où elle se montre plus attentive à leur scolarité et à leur talent musical. Elle reporte ainsi ses rêves de gloire et de succès sur ses filles, d’abord Jackie, qui possède de grandes qualités pour le chant, mais aussi Maria, dont les qualités vocales suscitent rapidement l’admiration. Dominatrice et pleine d’ambition pour ses deux filles, elle jouera, avec toute la détermination et l’audace qu’on lui connaît, le rôle d’impresario pour la jeune Maria, qui vivra d’abord le chant comme une corvée imposée, puis comme une véritable passion.
L’emmenant d’audition en audition, Evangelia parvient à faire entrer Maria au Conservatoire National Grec d’Athènes en 1937, après que la jeune fille ait été recalée du Conservatoire d’Athènes pour non-maîtrise du solfège. C’est là que la jeune Maria apprend, sur les conseils de sa professeure Maria Trivella, à chanter dans une tonalité plus élevée que celle qu’elle pratiquait jusqu’alors de manière instinctive. La fillette commence alors à interpréter des airs de soprano lyrique, plus adaptés à sa voix puissante et à son ample tessiture. Élève virtuose, modèle, impliquée, exigeante et travailleuse, Maria Callas progresse rapidement, à raison de 5 à 6 heures de travail par jour. En 1939, elle est enfin admise au Conservatoire d’Athènes, sous la protection d’Elvira de Hidalgo, qui se montrera subjuguée par le talent de la jeune prodige.
Les premiers pas poussifs en tant que professionnelle
Après de petits rôles à l’Opéra National de Grèce qui lui permettent de subvenir aux besoins de la famille alors que la seconde guerre mondiale fait rage, Maria Callas débute sa carrière professionnelle dans l’opérette Boccaccio, de Franz Von Suppé. Aidée et soutenue par un officier italien devenu l’amant de sa mère Evangelia, Maria multiplie les apparitions sur scène à partir de 1942, dans Tosca, puis Tiefland, Cavalleria Rusticana ou encore O Protomastoras. Encensée par la critique qui met en avant ses prouesses vocales et son talent d’interprétation, allant jusqu’à parler d’elle comme d’un « don du ciel », Maria se lance dans une tournée nationale, avec plus de 20 récitals dans le pays.
Mais en 1945, une fois la Grèce libérée de l’occupant italien, Maria est exclue de l’Opéra d’Athènes pour « collaboration » avec l’ennemi et perd sa bourse du Conservatoire. Entrée en conflit avec sa mère, qu’elle rend responsable de ses « amitiés » dans le camp adverse pour de l’argent, Maria décide alors de retourner aux États-Unis, afin de prendre ses distances non seulement avec sa génitrice, mais aussi avec la Grèce.
L’échec américain et la consécration italienne
Malgré sa détermination et son talent, la carrière de Maria peine à décoller aux États-Unis. L’artiste passe d’audition en audition, et de désillusion en désillusion, se contentant de chanter dans des restaurants de quartier. C’est alors qu’elle rencontre, en 1947, le ténor à la retraite Giovanni Zenatello, alors à la recherche d’une soprano pour interpréter La Gioconda aux Arènes de Vérone.
Présentée au chef d’orchestre Tullio Serafin, Maria est engagée sur le champ. Son passage à Vérone, sous la direction de Serafin, marque alors la consécration de La Callas telle qu’on la connaît aujourd’hui, à la fois soprano émérite et dramaturge de talent. Les cachets se suivent et se multiplient, pouvant atteindre plusieurs millions de lires, et Maria se produit alors dans Tristan et Iseult, La Walkyrie, La Traviata, La Sonnambula, I Puritani, ou encore Les Vêpres Siciliennes à la Scala de Milan, qui deviendra rapidement son théâtre de prédilection.
Maria travaille avec les plus grands réalisateurs, en Amérique Latine, à Londres (notamment au Royal Opera House), mais aussi aux États-Unis, terre qui l’avait boudée quelques années auparavant. En tout, La Callas enchaîne plus de 42 rôles internationaux entre 1947 et 1965, n’hésitant pas à remplacer au pied levé certaines cantatrices, malgré le risque que cela représentait pour sa voix.
Les dernières années de la Callas
En 1959, alors que sa carrière est au plus haut, Maria Callas rencontre l’armateur grec Aristote Onassis, avec qui elle entame une relation sentimentale. Désireuse de se consacrer à son amant et à son histoire d’amour, Maria abandonne ainsi progressivement sa carrière de soprano lyrique, alors que son caractère capricieux et la baisse de ses performances vocales – certainement due aux excès des années précédentes – entachent peu à peu sa réputation. La grande cantatrice fait donc ses adieux à la scène le 5 juillet 1965, au Royal Opera House de Londres, pour se consacrer à l’enseignement, notamment à la Juilliard School de New York. En 1968, malgré l’amour et les sacrifices de Maria Callas, Aristote Onassis finit par épouser Jacqueline Kennedy, ce qui signera le déclin définitif de la diva.
Après une dernière tournée internationale de récitals de 1973 à 1974, qui la conduira à travers l’Europe, l’Asie et les États-Unis, mais qui ne connaîtra pas le succès escompté, Maria se retire définitivement de la scène et du monde, et finit par se cloîtrer dans la chaleur de son appartement parisien. Épuisée par ses déboires sentimentaux et le déclin de sa voix, elle meurt soudainement le 16 septembre 1977, d’une embolie pulmonaire que l’on soupçonne d’avoir été provoquée para une prise trop importante de médicaments, bien que les circonstances exactes de sa mort n’aient jamais pu être établies avec précision.
Le monument funéraire de Maria Callas au Père-Lachaise
Le 20 septembre 1977, Maria Callas est incinérée au cimetière du Père-Lachaise. L’urne funéraire, volée par une admiratrice, sera restituée quelques jours plus tard et les cendres dispersées en 1980 dans la mer Égée, au large de l’île de Skorpios, qui appartient à Aristote Onassis. Si sa case du columbarium est donc désormais vide, cela ne l’empêche pas d’être visitée chaque jour par de nombreux visiteurs et fans de la cantatrice.