Qui est l’Abbé Sicard ?
Date de naissance : 20 septembre 1742 (Le Fousseret).
Date du décès : 10 mai 1822 (Paris) à 79 ans.
Activité principale : Pédagogue, prêtre catholique, écrivain, enseignant.
Nom de naissance : Roch-Ambroise Cucuron.
Où est la tombe de l’Abbé Sicard ?
La tombe est située dans la division 39
Biographie de l’Abbé Sicard
Roch-Ambroise Cucurron Sicard, plus connu sous le nom de l’abbé Sicard, est une figure emblématique du XVIIIe et du début du XIXe siècle en France, principalement reconnue pour son dévouement à l’éducation des sourds-muets. Né le 20 septembre 1742 au Fousseret, près de Toulouse, dans une famille modeste, il fut baptisé sous le nom de Roch Ambroise Cucuron, fils de Jean Cucuron et de Françoise Sicart. Plus tard, il adopta le nom de sa mère, Sicard, comme patronyme, sous lequel il est aujourd’hui célèbre.
Sicard entama ses études au collège des doctrinaires de Toulouse, où il fut ordonné prêtre, se préparant ainsi à une vie de service. Son parcours dans l’éducation des sourds-muets débuta véritablement en 1786, lorsqu’il devint directeur de l’école de sourds-muets de Bordeaux. Cette position lui permit de se former sous l’aile de l’abbé de l’Épée, pionnier dans le domaine de l’éducation des sourds. À la mort de ce dernier en décembre 1789, Sicard monta à Paris avec l’ambition de lui succéder. Il fut officiellement nommé directeur de l’école des sourds-muets de Paris le 1er avril 1790, après avoir démontré ses talents lors d’un concours disputé contre l’abbé Masse et l’abbé Salvan, grâce notamment à la présentation de son élève Massieu.
Cependant, l’époque révolutionnaire ne fut pas sans danger pour Sicard. Pour avoir refusé de prêter serment à la constitution civile du clergé, il fut incarcéré à l’Abbaye le 26 août 1792, mais fut libéré le 4 septembre de la même année, échappant ainsi aux massacres de septembre. Pendant cette période tumultueuse, il fut soutenu par son élève fidèle, Jean Massieu, qui joua un rôle clé dans la continuité de l’enseignement à l’école malgré les troubles.
Au-delà de son rôle d’éducateur, Sicard fut un innovateur pédagogique, enrichissant et développant la méthode d’enseignement des signes méthodiques initiée par l’abbé de l’Épée. Son travail fut notamment marqué par sa collaboration avec Jean Marc Gaspard Itard, premier médecin de l’institution, avec qui il s’occupa de Victor de l’Aveyron à partir de 1800. Malgré les défis, il réussit à réintégrer son poste de directeur de l’Institut des sourds-muets de Paris en janvier 1800, après avoir été menacé de déportation et forcé de se cacher pendant deux ans.
Sicard fut également un membre éminent de la Société des observateurs de l’homme, où il s’opposa à l’athéisme et à la République des « savants ». Son engagement dans le domaine de l’éducation et sa lutte pour la reconnaissance des sourds-muets furent couronnés par son admission à l’Institut de France en 1795 et à l’Académie française en 1803. Sa renommée attira l’attention de personnalités de haut rang, comme le pape Pie VII, qui visita l’institution des sourds-muets de Paris le 25 février 1805.
L’abbé Sicard laissa derrière lui un héritage durable dans l’éducation des sourds-muets, bien que la pleine valeur de ses méthodes pédagogiques ne fut reconnue qu’après sa mort, survenue le 10 mai 1822 à Paris.
Le monument funéraire de l’Abbé Sicard au Père-Lachaise
Sa dépouille repose au cimetière du Père-Lachaise, dans la 39e division, marquant le repos final d’un homme dont la vie fut dédiée à briser les barrières de la communication pour les sourds-muets, établissant ainsi les fondations sur lesquelles reposent aujourd’hui les méthodes modernes d’éducation spécialisée.