DIV. 50 (1944-2023) Danseur .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
Qui est Michaël Denard ?
Date de naissance : 5 novembre 1944 (Dresde, Allemagne).
Date du décès : 17 février 2023 (Paris 18e, France).
Activité principale : Danseur, Maître de ballet (aussi acteur).
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>> Division n° 50 <<
Biographie de Michaël Denard
Michaël Denard est un danseur et acteur français, né le 5 novembre 1944. Issu d’une mère allemande, ballerine à l’opéra de Dresde, et d’un père français, Michaël Denard voit le jour à Dresde (Allemagne) quelques mois avant les bombardements de la ville. Il grandit à Tarbes et débute tardivement la danse, en terminale, auprès de Marie Garcia puis Yvette Le Rohellec. En 1963, il intègre le corps de ballet du Capitole de Toulouse, puis celui de l’Opéra de Nancy pour une saison en 1964. Il déménage ensuite à Paris et suit l’enseignement de Solange Golovine. Sa première apparition parisienne a lieu en 1965 avec les Ballets européens de Lorca Massine. En 1966, Pierre Lacotte l’invite aux Jeunesses musicales de France où il danse pour la première fois avec Ghislaine Thesmar, qui deviendra sa partenaire de prédilection (Combat de Tancrède et Clorinde au Festival d’Aix).
À la fin de l’année 1966, Michaël Denard rejoint le ballet de l’Opéra de Paris en tant que surnuméraire à la suite d’une audition. Il gravit rapidement les échelons : coryphée en avril 1967, sujet en mars 1968 et Premier Danseur en mars 1969.
Le 19 décembre 1969, après avoir participé au 1er Festival de danse international de Paris avec les Jeunes danseurs de l’Opéra, il est invité à danser Siegfried avec Lynn Seymour (Odette-Odile) dans Le Lac des cygnes (version Kenneth MacMillan) à l’Opéra de Berlin.
1970 est une année charnière pour sa carrière. Il devient d’abord le partenaire d’Yvette Chauviré dans le Mariage d’Aurore lors de la tournée de la troupe de l’Opéra en Russie. Puis, sa rencontre avec Maurice Béjart le propulse parmi les grands danseurs de l’époque. Béjart crée pour Josyane Consoli Comme la Princesse Salomé est belle ce soir…. Elle choisit Michaël Denard comme partenaire. En avril, Maurice Béjart l’invite à danser Roméo au Ballet du XXe siècle à Bruxelles avec Laura Proença (Juliette) et Paolo Bortoluzzi (Mercutio). Il crée ensuite pour lui L’Oiseau de feu, dont la première a lieu le 31 octobre avec la troupe de l’Opéra au Palais des Sports de Paris, dans le cadre d’un programme Béjart/Stravinsky. Ce rôle sera dansé dans le monde entier.
Le 15 juillet 1971, il apprend sa nomination de danseur étoile à New York, où il est invité par l’American Ballet Theatre pour sa saison d’été. La même année, il reçoit le prix Nijinski.
Début 1972, il danse James aux côtés de Ghislaine Thesmar dans La Sylphide, remonté par Pierre Lacotte pour la télévision française. Ce ballet intègre le répertoire du ballet de l’Opéra de Paris le 9 juin 1972. Ghislaine Thesmar, d’abord artiste invitée, devient danseuse étoile. Dès lors, Michaël Denard et elle forment un couple emblématique et sont programmés ensemble dans la plupart des grands ballets classiques, romantiques et contemporains. Cependant, Michaël Denard reste également le partenaire de nombreuses grandes ballerines de l’époque, de Claire Motte à la jeune Sylvie Guillem, en passant par Noëlla Pontois, Natalia Makarova, Cynthia Gregory, Natalia Bessmertnova, Élisabeth Platel, Françoise Legrée, Lynn Seymour et bien d’autres encore.
Tout au long de sa carrière, il crée ou reprend des ballets des chorégraphes les plus renommés de l’époque tels que George Balanchine, Jerome Robbins, Alvin Ailey, John Neumeier, Iouri Grigorovitch, Merce Cunningham, Carolyn Carlson, Lucinda Childs, Antony Tudor, Hans van Manen, Glen Tetley, Roland Petit, Maurice Béjart, etc.
Tout en offrant des interprétations novatrices de personnages tels que Siegfried du Lac ou le prince Albrecht de Giselle, il marque de son empreinte des rôles phares du répertoire, comme l’Apollon musagète de George Balanchine. Il a l’occasion de danser plusieurs versions (jusqu’à quatre pour Le Lac des Cygnes signé Bourmeister, Bruhn, MacMillan, Noureev) de tous les grands ballets, sur les scènes les plus prestigieuses du monde – Kirov, Bolchoï, American Ballet Theatre, Teatro Colon de Buenos Aires, Opéra de Rome, théâtre de la Monnaie de Bruxelles, Opéra de Berlin, etc.
Dès son arrivée à l’Opéra, il collabore également avec de nombreux jeunes chorégraphes et reste toujours fidèle au Théâtre du Silence, compagnie fondée par ses amis Jacques Garnier et Brigitte Lefèvre, transfuges du ballet de l’Opéra, participant à de nombreuses créations et dansant avec eux dans le monde entier, du Festival d’Avignon à Tokyo, en passant par les États-Unis, l’Italie ou l’Angleterre.
Sa soirée d’adieux a lieu le 9 décembre 1989, mais il continue d’officier au sein de l’Opéra de Paris en devenant professeur et maître de ballet pour la compagnie, tout en apparaissant occasionnellement sur scène dans des rôles de caractère : la mère Simone dans La Fille mal gardée (rôle dans lequel il fait ses adieux définitifs en juillet 2009, à l’âge de 65 ans) ou Duval Père dans La Dame aux camélias.
Après sa retraite officielle, il ne quitte ni le monde de la danse ni la scène. Le 9 janvier 1990, il crée à l’Opéra de Berlin, avec le Béjart Ballet Lausanne, le rôle du récitant dans Ring um den Ring. Cette version revisitée du Ring de Wagner par Maurice Béjart va ensuite être présentée dans le monde entier.
Entre 1993 et 1996, il se lance dans une nouvelle aventure en tant que directeur de la Danse à l’Opéra de Berlin, dont la direction musicale est assurée par Daniel Barenboim.
Il se consacre également à l’enseignement, au sein même de l’Opéra ou comme professeur invité dans de nombreux stages et institutions étrangères prestigieuses, dont le Mariinsky de Saint-Pétersbourg (ex-Kirov).
Ayant pris des cours de théâtre dès le début de sa carrière au Grenier de Toulouse, puis auprès de divers professeurs et spécifiquement de Jean-Laurent Cochet, afin de parachever ses interprétations en tant que danseur, il aborde progressivement des rôles mêlant danse et théâtre (Le Journal d’un fou mis en scène par Alain Marty, Hippolyte mis en scène par Jean-Pierre Miquel et Alain Marty, Le Martyre de saint Sébastien mis en scène par Bob Wilson), mais aussi des rôles de comédien, comme dans Un mari idéal d’Oscar Wilde. En 2018, il incarne le Roi bleu (joué à l’écran par Jean Marais) dans l’adaptation scénique du film musical Peau d’âne de Jacques Demy et Michel Legrand, créée à l’occasion de la réouverture du théâtre Marigny.
Il tourne également pour le cinéma et la télévision, notamment Les Filles du Lido et La Rumba avec Roger Hanin.
Il est aussi le tout premier invité de l’émission Numéro un de Maritie et Gilbert Carpentier, le 5 avril 1975.
Il décède le 17 février 2023 à l’hôpital Bretonneau dans le 18e arrondissement de Paris, des suites d’un cancer généralisé. En hommage, le danseur Germain Louvet déclare : « Sa beauté astrale et sa personnalité de feu, à l’image de L’Oiseau de Béjart, nous ont tant inspirés ». Ses obsèques sont célébrées le 24 février en l’église Saint-Roch, paroisse parisienne des artistes, et il est inhumé le même jour au cimetière du Père-Lachaise (50e division).