Qui est Ettore Bugatti ?
Date de naissance : 15 septembre 1881 (Milan, Italie).
Date du décès : 21 août 1947 (Neuilly-sur-Seine, france) à 65 ans.
Activité principale : Industriel, fondateur des automobiles Bugatti.
Nom de naissance : Ettore Arco Isidoro Bugatti.
Surnom : Il « Padrone ».
Où est (était) la tombe d’Ettore Bugatti ?
La tombe « était » située dans la division 97
Le monument funéraire d’Ettore Bugatti au Père-Lachaise
Ettore Bugatti, décédé le 21 août 1947 à Neuilly-sur-Seine, a d’abord été inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris, dans la 97ᵉ division. Cette concession, acquise en 1942, accueillait également les dépouilles de son épouse Barbara et de son frère Rembrandt.
Le 5 mai 1955, les restes d’Ettore, de sa femme et de son frère ont été transférés au cimetière communal de Dorlisheim, en Alsace, près de Molsheim, où la famille Bugatti avait établi son domicile et son entreprise.
Ce transfert visait à réunir les membres de la famille dans leur région d’adoption, marquant ainsi l’attachement des Bugatti à l’Alsace. Aujourd’hui, le caveau familial de Dorlisheim abrite les sépultures d’Ettore, de son épouse Barbara, de leur fils Jean, de leur fille L’Ébé, ainsi que de Carlo, le père d’Ettore, de Teresa, sa mère, de Rembrandt, son frère, et de Deanice, sa sœur.
Biographie d’Ettore Bugatti
Ettore Bugatti, de son nom complet Ettore Arco Isidoro Bugatti, voit le jour le 15 septembre 1881 à Milan, en Italie. Fils du talentueux designer et ébéniste Carlo Bugatti et de Teresa Lorioli, il baigne dès son plus jeune âge dans un environnement artistique. Sa famille, issue d’une lignée d’artistes italiens, compte également des personnalités telles que son frère Rembrandt Bugatti, célèbre sculpteur animalier, et son oncle, le peintre Giovanni Segantini. Dans cette atmosphère créative, Ettore est entouré d’art, mais il ne tardera pas à suivre une passion bien différente de celle de sa famille : la mécanique.
Les Premières Années : La Découverte de la Mécanique
Alors qu’il n’est encore qu’un adolescent, Ettore se voit offrir un tricycle à moteur. Cette machine suscite chez lui une curiosité intense et, rapidement, il se met à la modifier. En 1895, à seulement 14 ans, il se découvre un talent naturel pour la mécanique et une passion inébranlable pour l’innovation. En 1898, il entre en apprentissage chez Prinetti & Stucchi, une fabrique de bicyclette milanaise. Là-bas, il travaille sur son premier tricycle motorisé, conçu pour la compétition, une machine équipée de deux moteurs De-Dion.
Peu de temps après, Ettore entreprend de créer son premier véhicule à quatre roues, la « Type 1 », propulsée par quatre moteurs. Déjà, le jeune homme montre un goût prononcé pour les défis techniques et la vitesse. Il participe à plusieurs courses automobiles en Italie, remportant des succès notables et développant ainsi son attrait pour la compétition.
L’Essor en Alsace : L’Industrie Bugatti
Après ses débuts prometteurs, Ettore attire l’attention du baron alsacien Eugène de Dietrich, un industriel désireux d’investir dans le secteur automobile. En 1902, alors âgé de 21 ans, il rejoint la société de Dietrich en Alsace, où il conçoit des modèles de voitures baptisés sous le nom « Dietrich-Bugatti ». Malgré son jeune âge, Ettore est déjà un ingénieur visionnaire. Le style élégant de ses créations, couplé à leurs performances, marque un tournant dans l’industrie automobile de l’époque. Mais des divergences apparaissent avec de Dietrich, en particulier sur la sécurité et le freinage des véhicules.
Il quitte alors de Dietrich en 1906 et travaille brièvement avec Émile Mathis, un autre entrepreneur automobile. Après quelques années de collaboration, Ettore décide de se consacrer à ses propres projets. En 1909, il fonde la marque Bugatti à Molsheim, en Alsace, un territoire alors sous contrôle allemand. L’usine Bugatti voit ainsi le jour, et Molsheim devient le berceau historique de la marque, attirant les passionnés du monde entier.
L’Âge d’Or de Bugatti
Ettore Bugatti ne tarde pas à imposer son nom dans le monde de la compétition automobile. En 1921, sa Bugatti Type 13, surnommée « Brescia » en hommage à ses succès sur le circuit de Brescia en Italie, remporte de nombreuses victoires en course, établissant la réputation de la marque. La Type 13, légère, rapide et remarquablement maniable, est dotée d’un design à la fois esthétique et fonctionnel. Cette approche du design automobile, où la recherche de l’élégance se mêle à celle de la performance, devient une caractéristique emblématique de la marque Bugatti.
Dans les années 1920, Ettore présente la célèbre Bugatti Type 35, un modèle conçu spécifiquement pour la course automobile. Dotée d’un compresseur et capable de performances exceptionnelles, la Type 35 est considérée comme l’une des voitures de course les plus emblématiques de l’histoire. Elle remportera, avec ses différentes déclinaisons, plus de 2 000 victoires en compétition. Le succès de la Type 35 établit Bugatti comme un géant de la course et un symbole de luxe, de performance et d’élégance.
L’Association avec Jean Bugatti
Jean Bugatti, le fils aîné d’Ettore, naît en 1909, la même année que la création de l’usine Bugatti. Très jeune, Jean montre un talent pour la mécanique et le design, et il rejoint rapidement l’entreprise familiale. Ensemble, Ettore et Jean forment un duo exceptionnel. Tandis qu’Ettore se concentre sur les innovations mécaniques, Jean se charge de dessiner certaines des carrosseries les plus élégantes de l’époque, notamment pour la Bugatti Type 57SC Atlantic, une voiture de luxe qui incarne le summum du design et de l’art automobile.
Dans les années 1930, Ettore et Jean introduisent d’autres modèles emblématiques, dont la légendaire Bugatti Type 41 « Royale », une voiture luxueuse destinée aux monarques et aux personnalités influentes de l’époque. Avec un moteur de 12,7 litres et une puissance de 300 chevaux, la « Royale » est un chef-d’œuvre d’ingénierie et de raffinement. Cependant, la crise économique de 1929 affecte le marché du luxe, et la voiture ne trouve pas les acheteurs espérés. Malgré cet échec commercial, la Type 41 demeure un symbole de la grandeur de Bugatti et de l’audace d’Ettore.
Tragédie et Déclin
La Seconde Guerre mondiale marque un tournant sombre dans la vie d’Ettore. En 1939, Jean Bugatti se tue lors d’essais de la Bugatti Type 57C. Ce drame est un coup terrible pour Ettore, qui perd non seulement son fils, mais aussi l’héritier de sa vision et de son génie. Avec la guerre, l’usine de Molsheim est confisquée par les Allemands et subit de lourds dommages. Ettore se bat pour récupérer son usine après la Libération, mais le contexte économique difficile de l’après-guerre rend la relance de l’activité Bugatti presque impossible.
Malgré des tentatives pour moderniser sa production avec les modèles Type 68 et Type 73, Ettore Bugatti ne retrouve jamais le succès des années précédentes. Le 21 août 1947, il meurt d’une congestion cérébrale à l’âge de 65 ans, à l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine, en France. Après sa mort, la marque Bugatti disparaît peu à peu du marché, victime de la guerre et de la disparition de ses fondateurs.
Un Héritage Intemporel
Ettore Bugatti laisse derrière lui un héritage incomparable dans l’industrie automobile. Ses voitures, à la fois élégantes et performantes, incarnent une philosophie de perfection esthétique et technique qui influence encore aujourd’hui le design automobile. En 37 ans de carrière, il a déposé près de 1 000 brevets et fabriqué environ 7 500 voitures, devenues des pièces de collection prisées dans le monde entier.
Son nom est indissociable de l’âge d’or de l’automobile, et la marque Bugatti reste un symbole de prestige et d’innovation. Aujourd’hui, les voitures Bugatti, dont les modèles modernes perpétuent la tradition d’excellence, rappellent l’audace et la vision d’Ettore Bugatti.