Qui est Miss. Tic ?
Date de naissance : 20 février 1956 (Paris 10e, France).
Date du décès : 22 mai 2022 (Paris 15e, France) à 66 ans.
Activité principale : Graffeuse, peintre, poétesse, écrivaine.
Nom de naissance : Radhia Aounallah.
Nom d’usage après son mariage : Radhia Novat.
Pseudonyme : Miss. Tic.
Où est la tombe de Miss. Tic ?
Les obsèques ont eu lieu au crématorium (division 87) du cimetière du Père-Lachaise. Mais il n’y a pas d’urne au columbarium.
Biographie de Miss. Tic
Miss.Tic, née Radhia Aounallah le 20 février 1956 à Paris, est une pionnière du street art en France, connue pour ses œuvres au pochoir mêlant visuels féminins et aphorismes poétiques. D’origine tunisienne par son père (Mohammed Aounallah) et normande par sa mère (Ginette Baudin), elle grandit à Montmartre avant de déménager à Orly en 1964. Orpheline à 16 ans après la perte de ses parents, elle trouve dans l’art une forme d’exutoire.
Sa formation en arts appliqués la conduit à se lancer dans le théâtre de rue, avant de découvrir les milieux underground en Californie dans les années 1980. Après un dépit amoureux, elle retourne en France et commence à utiliser les murs de Paris comme support artistique. Elle choisit le pochoir à la bombe aérosol, une technique qui lui permet d’exprimer ses désirs, ses frustrations et ses critiques sociales. Elle prend le pseudonyme de Miss.Tic, inspiré du personnage de sorcière Miss Tick du Journal de Mickey.
L’art de rue et l’évolution de Miss.Tic
En 1985, Miss.Tic commence à utiliser les murs de Paris comme une toile pour ses œuvres. Elle s’installe dans des quartiers comme Ménilmontant, Montmartre, et la Butte-aux-Cailles, créant des pochoirs de femmes sensuelles aux cheveux noirs, accompagnés de phrases jouant sur les mots et prônant la liberté, l’indépendance et la séduction féminine. Ses œuvres critiquent les stéréotypes sexistes et interrogent les notions de désir et de féminité.
Son travail est d’abord perçu par les autorités comme une forme de vandalisme. En 1997, elle est arrêtée pour dégradation de biens publics et condamnée à une amende, ce qui l’amène à négocier pour que certaines de ses œuvres puissent être légalement conservées sur des murs parisiens. Progressivement, l’art urbain gagne en reconnaissance, et Miss.Tic commence à être invitée dans des galeries et des expositions à travers le monde.
Reconnaissance internationale
Miss.Tic accède à une reconnaissance institutionnelle dans les années 2000. En 2007, ses œuvres entrent dans les collections du Victoria and Albert Museum à Londres. Ses créations attirent également l’attention de grandes marques comme Louis Vuitton et Kenzo, pour lesquelles elle réalise des œuvres. En 2011, elle conçoit une série de timbres pour La Poste à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.
Son art se démocratise et se diversifie, de la rue aux institutions. Elle participe à des expositions d’envergure internationale, notamment à Venise et à Miami. En 2013, elle est choisie pour réaliser le design de la cinquième ligne de tramway à Montpellier, une nouvelle preuve de son influence dans l’art contemporain.
Poétesse et plasticienne
Miss.Tic ne se contente pas de créer des images. Elle est également une poétesse dont les aphorismes mêlent humour, cynisme et critique sociale. Ses phrases concises, souvent ironiques, accompagnent ses représentations féminines et abordent des thèmes variés, tels que l’amour, le désir, la liberté et l’émancipation. À travers son œuvre, elle remet en question les rapports de pouvoir, les stéréotypes sexistes, et la marchandisation du corps féminin.
Héritage et dernières années
Malgré une carrière marquée par une reconnaissance grandissante, Miss.Tic reste fidèle à son engagement dans la rue, continuant de créer des œuvres sur les murs de Paris jusqu’à ses derniers jours. Elle ne renie jamais ses débuts illégaux et son désir d’exprimer des vérités à travers un art accessible à tous.
Elle décède le 22 mai 2022 à l’âge de 66 ans, des suites d’un cancer. Ses obsèques, qui se tiennent au crématorium du Père-Lachaise, rendent hommage à une artiste qui aura marqué l’histoire du street art en France. Miss.Tic laisse derrière elle une œuvre unique, à la croisée de l’art visuel et de la poésie, célébrant la femme, la liberté, et la contestation sociale.