THOREZ Maurice

Biographie

Maurice Thorez, né le 28 avril 1900 à Noyelles-Godault (Pas-de-Calais) et décédé le 11 juillet 1964 en mer Noire, était un homme politique français. Il était ouvrier de profession et membre du Parti communiste français (PCF), où il a été secrétaire général de 1930 à 1964, étant considéré comme l’élément-clé de la « stalinisation » du mouvement. Gracié par le général de Gaulle après sa désertion en URSS au début de la Seconde Guerre mondiale, il a été ministre de la Fonction publique de 1945 à 1947 et vice-président du Conseil entre 1946 et 1947. Il a bénéficié d’un culte de la personnalité au sein de son parti.

Il était le fils d’un mineur et d’une mère au foyer. Il a grandi dans une famille ouvrière et a été exposé dès son plus jeune âge aux conditions difficiles de la vie des travailleurs. Il a commencé à travailler très tôt, aidant son père dans les mines dès l’âge de 14 ans. Il a étudié à l’école primaire locale et a obtenu son certificat d’études en 1915.

En 1918, Thorez a rejoint le Parti socialiste unifié (SFIO) et a commencé à s’engager dans la politique. Il a été profondément influencé par les idées socialistes et communistes qui étaient en vogue à l’époque, et a commencé à se considérer comme un militant communiste. Il a suivi des cours du soir pour améliorer ses connaissances et a commencé à écrire pour des journaux locaux.

En 1923, Thorez a quitté le SFIO et a rejoint le Parti communiste français (PCF). Il a rapidement gravi les échelons au sein du parti et est devenu l’un de ses principaux leaders. Il a été élu député en 1936 puis a été incarcéré pendant la Seconde Guerre mondiale pour son rôle dans la Résistance. Il est devenu le leader du PCF après la guerre et a été un membre important de la coalition gouvernementale du Front populaire.

Il attire l’attention des dirigeants du parti, notamment celle de Souvarine, qui le recommande pour suivre des cours de marxisme en Union Soviétique. Thorez fait forte impression auprès des militants du Pas-de-Calais et est élu suppléant du Comité directeur lors du congrès national de Lyon en 1924. Il se lie d’amitié avec Souvarine et soutient son projet d’éditer une traduction de la brochure de Trotski « Cours nouveau ». Cependant, en 1924, il est contraint de se rallier à la politique de la Troïka (Zinoviev, Kamenev, Staline) et devient secrétaire adjoint permanent de la région Nord. Il est élu membre titulaire du Comité central lors du congrès national de Clichy en janvier 1925 et entre à la commission d’organisation. Il participe à une conférence d’organisation de l’IC à Moscou en mars 1925 et rencontre Staline. Il est nommé au bureau politique du parti français en juillet 1925 et est chargé de l’action contre la guerre du Maroc. Il s’oppose à Treint, qu’il accuse de sectarisme, et reste partisan d’une politique de Front Unique. Il reçoit le soutien de Manouïlski contre Treint, Girault et Doriot, qui apparaît de plus en plus comme son principal rival. En février 1926, il se prononce contre la réintégration de Souvarine lors du 6e plénum de l’Internationale à Moscou. Il n’a pas encore la pleine confiance de Staline, qui prononce la disgrâce de Treint et Girault. Au congrès national de Lille en 1927, il est élu secrétaire général du parti, un poste qu’il occupera jusqu’à sa mort en 1964. Il est alors devenu l’élément-clé de la « stalinisation » du mouvement communiste français.

Au début des années 1930, Maurice Thorez est considéré comme le nouveau secrétaire général du Parti communiste français, bien que le poste n’ait pas encore été officiellement créé. Il travaille en équipe avec Barbé jusqu’en avril 1931. Il reste fidèle à la ligne « classe contre classe » et accuse la social-démocratie française d’être à l’avant-garde du « social-fascisme ». Le 8 mai, soutenu par l’IC et Eugen Fried, Thorez annonce qu’il prend la fonction de secrétaire général, assisté de Duclos et Frachon. Cependant, en juillet, il envoie une lettre à l’IC exprimant son découragement et sa démission. En réponse, Manouïlski, responsable de l’IC, vient à Paris et accuse le groupe des jeunes de Barbé, Celor et Lozeray des mauvais résultats du parti. Avec l’encouragement de Fried et l’accord de Staline, Thorez se détache de la ligne sectaire à laquelle il a participé depuis 1927. Il déclare à un meeting en octobre que chaque membre du parti doit pouvoir exprimer son opinion librement et sans crainte. La ligne sectaire dictée par Moscou a causé des dégâts dans le parti, avec une chute des effectifs de 55 000 à 25 000 entre 1927 et 1931. Lors des élections législatives de 1932, le parti tombe à son plus bas niveau (6,8%) et la plupart des dirigeants sont battus.

Thorez se retrouve confronté à une situation difficile, où il doit naviguer entre les exigences de Moscou et les réalités du Parti communiste français. Il tente de moderniser le parti en adoptant une ligne plus modérée, mais cela ne suffit pas à inverser la tendance. Les effectifs continuent de baisser et les résultats électoraux restent décevants. Malgré cela, Thorez parvient à maintenir sa position de leader au sein du parti grâce à son habileté politique et à son soutien de Moscou. Il restera à la tête du Parti communiste français jusqu’à sa mort en 1964.

En France, dans les années 1930, les organisations communistes ont retrouvé leur dynamisme et ont recruté de nouveaux membres. Maurice Thorez était l’incarnation des nouvelles valeurs du parti, qui ont abandonné l’antimilitarisme et l’anticolonialisme des années 1920 au profit de valeurs plus traditionnelles, comme l’utilisation de mythes et de symboles nationaux. Il a également invité les membres du parti à s’intéresser à leur famille et à leurs compagnes. Cette politique a été récompensée par de bons résultats électoraux en avril et mai 1936. Thorez a tendu la main aux catholiques et aux Croix-de-feu en avril 1936 et a joué un rôle important dans les grèves de juin 1936. Il a également proposé d’élargir le Front populaire vers la droite en créant un « Front des Français » basé sur l’antifascisme. Cependant, le parti communiste a dénoncé la non-intervention en Espagne et a massivement soutenu l’Espagne républicaine. Thorez a également instauré un culte de sa personne, suivant le modèle de Staline, et a publié une autobiographie pour renforcer son image personnelle.

En 1939, l’annonce du Pacte germano-soviétique bouleverse la situation du Parti communiste français. Thorez, le secrétaire général, aligne ses vues sur celles de Moscou et vote les crédits de guerre pour réagir à l’agression allemande contre la Pologne. Le Parti communiste est interdit en septembre et Thorez est ordonné de déserter par l’IC. Il quitte illégalement son régiment le 3 octobre 1939 et est considéré comme déserteur. Il est condamné à six ans de prison pour « désertion en temps de guerre » et déchu de sa nationalité française. Il s’installe à Moscou et est déchu de son mandat de député et condamné par contumace à 5 ans de prison et de privation de ses droits civiques et politiques.

Maurice Thorez, leader du Parti Communiste Français (PCF), retourne en France après la fin de la Seconde Guerre mondiale malgré une opposition populaire à son retour et un faible taux de popularité. Le PCF utilise la propagande pour présenter Thorez comme un résistant et il retrouve rapidement sa place de leader. En 1945, Thorez accepte de prendre des responsabilités gouvernementales en tant que ministre de la Fonction publique, avec d’autres ministres communistes. Sa nationalité française, qui lui avait été retirée en 1940, lui est rendue en octobre 1945 par décret. Il adopte une politique de coopération avec les autres partis et de lutte contre l’inflation, qui lui vaut l’approbation de la majorité des Français et lui permet de conserver son poste de ministre jusqu’en 1947.

Le culte de la personnalité de Maurice Thorez, secrétaire général du Parti communiste français, qui atteint son apogée en 1950 à l’occasion de son 50ème anniversaire. Des milliers de réunions, d’expositions, d’affiches, de discours, de chansons, de poèmes et de peintures sont organisés pour célébrer Thorez et affirmer sa suprématie sur le Parti. Cependant, il est mentionné que ces célébrations sont organisées de manière hiérarchique et proportionnelle à la place attribuée à chacun par Staline, le maître de l’Union Soviétique et de l’Internationale Communiste. Thorez est victime d’une maladie en 1950, qui l’écarte de la scène politique pendant plusieurs années, et qui permet des luttes pour le pouvoir au sein du parti. Il reçoit ses premiers soins en URSS et ne revient en France qu’après la mort de Staline en 1953.

Maurice Thorez, secrétaire général du Parti communiste français, est mort d’une hémorragie cérébrale le 11 juillet 1964 lors d’une croisière en mer Noire en compagnie de sa compagne Jeannette Vermeersch. Il était en vacances en URSS, un pays qu’il aimait beaucoup. Le lendemain matin, des ministres et dignitaires soviétiques se sont rendus à bord pour rendre hommage à Maurice Thorez. Sa dépouille a été ramenée en France à bord d’un avion et des funérailles grandioses ont été organisées à Paris le 16 juillet 1964.

Le PCF annonce que près d’un million de personnes se sont déplacées pour rendre hommage à Maurice Thorez et accompagner sa dépouille au Père-Lachaise, lors des funérailles organisées le 16 juillet 1964. Des membres du gouvernement, des délégations de partis frères, de l’Assemblée nationale, de la CGT, de la FEN, de l’UNEF et des artistes ont également fait le déplacement. Le cortège est parti du siège du Comité central et a passé par la rue La Fayette, le boulevard Magenta avant de se diriger vers le cimetière. Cependant, la plupart des observateurs estiment que la foule était en réalité d’environ 600 000 personnes et dénoncent des chiffres gonflés.

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