SCHŒLCHER Victor

Biographie

Victor Schœlcher, journaliste et homme politique français, est surtout connu pour son rôle dans l’abolition définitive de l’esclavage en France par le biais d’un décret signé par le gouvernement provisoire de la Deuxième République en 1848. Il est élu député pour les départements de la Martinique et de la Guadeloupe, il est né à Paris en 1804 et est décédé à Houilles en 1893.

Victor Schœlcher est né le 22 juillet 1804 à Paris, dans une famille bourgeoise catholique. Son père était propriétaire d’une usine de porcelaine et sa mère était marchande de lingerie. Il a étudié brièvement au lycée Condorcet et a côtoyé les milieux littéraires, se liens avec des personnalités telles que George Sand, Hector Berlioz et Franz Liszt.

Il a voyagé en tant que représentant commercial de son entreprise familiale et a été choqué par l’esclavage qu’il a vu à Cuba. Il est devenu journaliste et critique artistique, écrivant des articles et des livres, et voyageant pour obtenir des informations. Il a rejoint la franc-maçonnerie, mais l’a quitté en 1844 après avoir été radié pour s’être opposé à la révision des statuts de l’obédience. Il a vendu rapidement l’entreprise de son père pour se consacrer à son métier de journaliste et à ses activités philanthropiques.

Victor Schœlcher, est un abolitionniste, a évolué dans sa pensée au cours de sa vie. En 1830, dans un article de la Revue de Paris, il a décrit les horreurs de l’esclavage et comment cela transformait les esclaves en brutes. Cependant, il s’est prononcé contre l’abolition immédiate car il pensait que les esclaves, sortis de l’ignorance et des vices de l’esclavage, ne seraient pas bons pour la société ni pour eux-mêmes. Il a plutôt préconisé la fin de la traite pour mettre fin à l’esclavage.

En 1833, il a publié un livre intitulé « De l’esclavage des Noirs et de la législation coloniale » dans lequel il a condamné l’esclavage et appelé à son abolition. Cependant, il a renvoyé cette abolition à un avenir révolutionnaire car il pensait que les révolutions étaient nécessaires pour rétablir l’équilibre social perturbé par les envahissements de la richesse. Il considérait que l’homme noir était tout aussi digne de liberté que l’homme blanc et que l’esclavage était une insulte à la dignité humaine.

Malgré tout, il n’a proposé qu’une loi pour humaniser l’esclavage plutôt que de l’abolir immédiatement. Il pensait qu’il n’était pas possible d’aller plus loin dans le contexte de la révolution de 1830. Cette loi aurait encadré l’esclavage, donné des droits aux esclaves et limité les droits des maîtres, mais aurait malgré tout toléré la peine du fouet, considérée comme révoltante. Schœlcher était conscient des limites de sa proposition mais aussi de la difficulté de maintenir l’humanité dans un système d’esclavage.

Victor Schœlcher, après l’abdication de Napoléon III, a été élu député de la Martinique à l’Assemblée nationale de 1871 à 1875. Il a publié un appel pour la conciliation plutôt que l’affrontement avec la Commune en 1871.

En décembre 1875, il a été élu sénateur inamovible par l’Assemblée nationale. Il a déposé une proposition de loi pour interdire la bastonnade dans les bagnes en 1877, mais elle a été refusée, cependant les peines corporelles ont été abolies en 1880. Sous la Troisième République, une loi de « réparation nationale » a été promulguée en 1881 allouant une pension ou rente viagère aux citoyens français victimes du coup d’État de 1851 et de la Loi de sûreté générale.

Il a fait partie de la Commission générale chargée d’examiner les dossiers, en tant que parlementaire et ancienne victime. Il a tenté sans succès de s’opposer à l’institution de la relégation des forçats récidivistes en Guyane en 1884 et 1885. Il était abolitionniste mais colonialiste et a continué à défendre la colonisation par le bulletin de vote et la scolarisation.

Victor Schœlcher, cet homme engagé dans la lutte pour l’abolition de l’esclavage, a décidé de donner tout ce qu’il possédait avant de mourir. Il a fait don d’une collection d’objets au Conseil général de la Guadeloupe, qui est maintenant exposée au musée Schœlcher.

Il est décédé le 25 décembre 1893 à l’âge de 89 ans dans sa maison à Houilles. Bien qu’il ait souhaité être incinéré, il a été enterré au cimetière du Père-Lachaise. Cependant, en 1949, sa dépouille a été transférée au Panthéon, en même temps que celles de Félix Éboué et de son propre père, sur la demande de l’Assemblée nationale et du Président du Conseil de la République.

Vous aimerez peut-être...

Articles populaires..

Laisser un commentaire